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Sommet sur les économies africaines : Paul Kagame à Paris pour impulser de nouvelles relations diplomatiques entre le Rwanda et la France

Sommet sur les économies africaines : Paul Kagame à Paris pour impulser de nouvelles relations diplomatiques entre le Rwanda et la France

Sommet sur les économies africaines : Paul Kagame à Paris pour impulser de nouvelles relations diplomatiques entre le Rwanda et la France

/ POLITIQUE / Tuesday, 18 May 2021 17:53

Par Jean Paul HABIMANA 

Au sommet de Paris sur les économies africaines, le Président rwandais Paul Kagame est sans doute l’une des personnalités-clés de cette rencontre réunissant beaucoup de chefs d’Etats et de gouvernements, eu égard, non seulement à l’importance de plus en plus grande de son pays sur l’échiquier géostratégique du continent, mais aussi aux relations, pas toujours faciles, entre Paris et Kigali.

Rwanda : le bon élève sur le continent noir quant au progrès économique

Reçu avec tous les honneurs d’un prestigieux homme d’Etat, Paul Kagame, dont le pays est vu, par les institutions financières internationales (Banque mondiale, FMI, BAD), comme le bon élève dans le continent noir, pourrait bien faire profiter ses pairs africains de la recette à l’origine du miracle économique rwandais. Il aura eu, surtout, à s’entretenir avec son homologue français, Emmanuel Macron, initiateur du Rapport Duclert sur le génocide qui, en 1994, a été perpétré contre les Tutsi. Les entretiens ont porté, notamment, sur les conditions les meilleures pour rebâtir les relations France-Rwanda sur de nouvelles bases.

Le Rwanda fait exception, sur le continent, en ayant réussi, grâce à une politique de bonne gouvernance économique, son pari de l’émergence.

État d’Afrique de l’Est, enclavé et densément peuplé, le Rwanda a su transformer ses handicaps géophysiques en atouts pour être, aujourd’hui, l’un des pays africains les plus résilients. La Banque mondiale pense que son ambition d’être un pays à économie intermédiaire d’ici 2035 est un objectif qui peut être atteint, si la trajectoire suivie actuellement est maintenue, avec une croissance qui s’est établie, en moyenne, à 7,2% au cours de la dernière décennie, tandis que le PIB par habitant progresse de 5% par an. Le but ultime de ce qui est entrepris, depuis l’accession de Paul Kagame au pouvoir, est d’œuvrer, sans relâche, pour le bien-être des générations futures, quand le Rwanda sera inscrit, à l’horizon 2050 - soit plus de dix ans avant l’Agenda 2063 de l’Union africaine - dans la catégorie des pays à revenus élevés.

C’est là l’effet bénéfique d’une Stratégie Nationale pour la Transformation dont le Cadre de programmation est réexaminé, tous les sept ans, dans ce qui s’apparente à une revue à mi-parcours d’ici l’horizon fixé en vue de l’atteinte des grands objectifs de développement pour ce pays de 12,5 millions d’habitants.

A Paris, le Rwanda vient donc avec sa propre expérience du développement adapté à un contexte propre, bien que les problèmes économiques structurels de l’Afrique, comme la question de la dette, se recoupent dans leurs grandes lignes. Ce qui sera  convenu, à l’issue de ce sommet sur les économies africaines, devrait donc être adapté – et non pas adopté – par chaque pays en fonction de l’existant. Et le Rwanda, qui est sur la bonne voie, selon les indicateurs économiques les plus récents, inscrira les acquis du Sommet de Paris dans la perspective de continuité des deux stratégies de développement économique et de réduction de la pauvreté précédentes, stratégies qui ont couvert les périodes 2008-2012 et 2013-2018 et dans le cadre desquelles le pays a enregistré de robustes résultats économiques et sociaux.

 

La responsabilité de la France établie, un pas vers la normalisation diplomatique 

Sur le plan des relations entre Paris et Kigali, le Rapport Duclert a probablement balisé le terrain pour que, comme le dit le Président Paul Kagame, « la France et le Rwanda aient désormais l’opportunité de bâtir une bonne relation. »

En effet, les deux pays peuvent maintenant aller au-delà de la normalisation en cours, suite à la reconnaissance, par ce rapport, des « responsabilités lourdes et accablantes » portées par la France dans les événements qui ont abouti au génocide contre les Tutsi en 1994, et qui a fait plus de 800 000 morts selon l’ONU. Le Rapport Duclert ne charge toutefois pas la France d’avoir été « complice » dans le génocide en cause.

Dans cet épineux dossier, le Président rwandais a fait preuve d’une intransigeance qui tranche nettement avec les principes qui fondent les relations au sein de la Françafrique. La quête de la vérité sur le génocide contre les Tutsi était une nécessité, pour repartir sur de bonnes bases, comme l’affirme d’ailleurs le Président Paul Kagame, dans une interview exclusive accordée à RFI : « C’est un grand pas en avant que des faits, la vérité, aient pu être établis, par deux commissions, une française et une rwandaise, et que, pour la première fois, il y ait convergence. »

Des excuses publiques de la France ?

Venu pour parler économie d’abord, ensuite pour faire prévaloir la vision avant-gardiste du Rwanda en matière de développement de l’Afrique, le Président Kagame montre, enfin, de bonnes dispositions à la « réconciliation » avec Paris, sur la base d’un respect mutuel, mais surtout à la condition que certaines choses soient réalisées « pour avancer ». Des excuses publiques de la France ? Le Président rwandais estime que « c’est une décision qui dépend de la France et de ce qu’elle estime être dans ses intérêts. »

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