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Mauritanie : accusé de la dissipation de 41 milliards d’UM, l’ancien président Aziz en prison

Mauritanie : accusé de la dissipation de 41 milliards d’UM, l’ancien président Aziz en prison

Mauritanie : accusé de la dissipation de 41 milliards d’UM, l’ancien président Aziz en prison

/ POLITIQUE / Saturday, 26 June 2021 14:55

Par Sneiba Mohamed

C’était attendu et cela devait arriver un jour ou l’autre : le renvoi de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est en prison. Sachant que les faits qui l’accablent s’accumulaient à chaque fois que la justice avançait dans ses investigations, Aziz a voulu brûler les étapes. Une fuite en avant qu’il considérait, à tort, comme une "défense".

Placé sous contrôle judiciaire, puis en résidence surveillée, l’ancien président n’a cessé d’enfreindre les règles qui régissent ces deux dispositions légales.

Alors que les partisans de l’ancien président au sein du nouveau parti « Ribat » qu’il a intégré il y a quelques mois parlent de « règlement de comptes » et « d’arrestation politique pour empêcher l’homme de parler », le bâtonnier de l’ordre mauritanien des avocats, Me Ebety, qui dirige le collectif des avocats défendant les intérêts de l’État déclare qu’Aziz est en prison « par la volonté d’une justice qui a démontré, tout le long du processus, son degré haut d’indépendance. Elle a résisté aux injonctions de ces nombreux citoyens qui, considérant la gravité des faits, avaient pensé, dès le départ, que la place de l’ancien président était la prison. »

Ainsi, pour cet avocat, « la justice suit son cours, comme on dit, alors qu’Aziz cherchait, malicieusement, par sa "marche" vers les locaux de la police de répression

des crimes économiques où il est contraint par la loi de se présenter trois fois par semaine, à manipuler la rue, n’arrivant à s’attirer la sympathie que de badauds et d’enfants désœuvrés. »

Dans cette affaire, Aziz est un prisonnier de droit commun, accusé de dissimulation de biens publics évalués à des dizaines de milliards d’ouguiyas. Le statut de "prisonnier politique" ou d’opinion qu’il cherche à se forger ne se base sur aucun argument valable puisque la parole libre - libérée - continue à dénoncer, y compris au sein du parti "Ribat" qu’il a adoubé, ce qu’elle considère comme manquement ou insuffisance.

Pour beaucoup de Mauritanien, il est clair maintenant que le pays est entré de plain-pied dans une nouvelle ère, celle où la protection des biens publics compte plus les arrangements sociopolitiques et tribalo affairistes qui avaient cours dans le passé. Ceux qui permettaient de s’en sortir, à moindres frais, après avoir commis des crimes ou délits qui, dans les démocraties qui se respectent, vous envoient directement au gnouf.

Mais d’autres restent sceptiques, considérant que le « procès de la décennie » (2009-2019) ne peut concerner qu’un seul homme. Leur argument : « Aziz n’a pas agi seul et les responsables impliqués (anciens premiers ministres, ministres, etc.) sont toujours en liberté alors que leurs noms sont cités dans les différents scandales. Si le procès s’arrête à la personne de l’ancien président, alors on donnerait raison à ceux qui pensent que l’homme dérange et qu’il s’agit tout seulement de le mettre « hors état de nuire ». Politiquement parlant, si le pouvoir envisageait d’organiser des élections générales anticipées

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