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Coups d’Etat en Afrique : l’effet boomerang  

Coups d’Etat en Afrique : l’effet boomerang  

Coups d’Etat en Afrique : l’effet boomerang  

/ POLITIQUE / Tuesday, 25 January 2022 12:50

Par Sneiba Mohamed  

Et de cinq ! Les militaires burkinabè ont décidé, eux aussi, de « goûter à la sauce » pouvoir en écourtant le deuxième mandat du président démocratiquement élu Roch Marc Christian Kaboré. C’est en fait la répétition de scenarii vécus ces derniers mois au Mali, au Tchad (où Déby fils, général de 37 ans, a succédé à Déby père, maréchal, tué au combat contre les rebelles), au Soudan, avec une junte qui refuse le partage du pouvoir avec les civils, et en Guinée où le colonel Doumbouya a déposé le Président Alpha Condé qui, même avec des velléités dictatoriales de plus en plus évidentes, avait quand même un mandat à finir. 

Le retour en force des coups d’État en Afrique est, en réalité, un naufrage collectif pour tout le continent. C’est un aveu d’échec pour l’Union africaine (UA) et d’impuissance pour la communauté internationale (ONU). 

Les militaires qui ont failli à leur véritable mission, celle de défendre l’intégrité de leurs pays contre les extrémistes de l’État islamique, d’Al Qaeda et de Boko Haram, cherchent alors refuge dans la politique censée pourtant être le domaine réservé des civils !  

Le manque de fermeté face aux coups d’État a ouvert la boîte de Pandore avec ces effets boomerang. Ses effets pervers ! Parce qu’on a laissé faire au Mali (et en Mauritanie, en 2009, considérée comme l’acte fondateur de ces retours de putschs), d’autres militaires roublards ont pensé que « tout est permis » ! L’exercice de la démocratie est hypothéqué par des armées fainéantes et dévoyées. Les populations, victimes des tiraillements entre les militaires et les politiques ne savent plus à quel saint se vouer. Elles ne sont même plus en droit d’attendre la délivrance par une communauté internationale qui se bat, depuis trois ans, contre une terrible pandémie du Covid-19. 

Les questions pressantes du développement de l’Afrique sont remises à plus tard par ces « transitions » qui sont du temps perdu. Elles le sont plus quand les juntes  essayent de ruser en jouant aux prolongations. Alors qu’au Mali et au Soudan, les militaires gagnent du temps et s’inscrivent dans la durée, au Tchad, en Guinée et maintenant au Burkina Faso, on ne donne pas d’engagements fermes sur la durée des transitions qui sont alors de véritables sauts vers l’inconnu.  

Ces coups d’Etat qui bénéficie d’une impunité totale sont la preuve a contrario de ce que disait René  Dumont dans son livre « L’Afrique noire est mal partie ». Sans une tradition démocratique bien ancrée, il n’y a point de développement.  

 

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