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L’ère de coups d’Etat légitimés par les peuples en Afrique de l’Ouest

L’ère de coups d’Etat légitimés par les peuples en Afrique de l’Ouest

L’ère de coups d’Etat légitimés par les peuples en Afrique de l’Ouest

/ POLITIQUE / Tuesday, 08 February 2022 21:45

source photo: BBC

 Par Adama Diallo

En Afrique de l’Ouest, depuis 2010, cette région du continent africain est marquée par des conflits postélectoraux, les problèmes liés à la gouvernance et les coups d’Etat. Cela montre comment le terme « démocratie » souffre dans cette région et comment elle est mal comprise et mal exploitée par les régimes une fois arrivés aux rênes du pouvoir politique de leur pays.

Le plus grand souci de l’applicabilité de la démocratie en Afrique réside bien dans son mimétisme. Les dirigeants africains au lieu de s’investir à développer des textes qui répondent aux aspirations de leurs peuples ou de leurs cultures, font référence aux textes occidentaux qui sont, dans une certaine mesure, en déphasages avec les réalités économiques, politiques et culturelles de ces Etats.

C’est pour dire que même en Europe, la perception démocratique des Etats européens reste différente d’un Etat à l’autre. La démocratie française est différente de celles de l’Allemagne, de la Belgique ou celle des pays Scandinaves.

Aussi, les aspirations aux financements extérieurs sous conditionnés des chefs d’Etat les poussent à l’adoption des textes ou de mesures politiques, économiques et sécuritaires contraires aux réalités et aux aspirations du peuple.

Le silence complice des organisations internationales et régionales, comme la francophonie, la CEDEAO, l’UA, sur certaines élections truquées par les régimes en place (Guinée,2021) a sans doute favorisé la recrudescence des coups d’Etats au cours de la dernière décennie.

Au lieu que ces organisations soient aussi fortes pour empêcher de telles dérives (modifications de constitutions dans le but de s’éterniser au pouvoir), elles viendront confirmer et rendre légitimes ces élections. Cela met en péril l’expression de la démocratie et conduit aux émeutes et aux coups d’Etat. Durant ces deux dernières années, l’Afrique de l’Ouest a enregistré quatre coups d’Etat dont deux qui se sont produits au Mali, un en Guinée et le dernier que nous venons d’enregistrer au Burkina Faso. Tous ces coups d’Etat ont été applaudis et salués par le peuple. Ce qui laisse supposer que le pouvoir des régimes déchus était mal géré ou empêchait l’expression de la démocratie (liberté, égalité de chance, justice équitable).

Mais force est de savoir que tous les coups d’Etat dans certaines circonstances n’ont pas aussi été salvateurs. Ce fut l’exemple du Burkina Faso, en 2015, quand le général Diendéré orchestra un coup d’Etat contre le gouvernement de la transition de Michel Kafando. A cette époque, le peuple burkinabè est sorti manifester contre la prise du pouvoir par la junte militaire.

La région ouest-africaine est toujours en perpétuel mouvement et de coups d’Etat. Cela est-il dû à une mauvaise gouvernance ou à une ingérence extérieure ?

Dans un pays oὑ les coups d’Etat deviennent récurrents, il y a de fortes chances que ces pays soient victimes encore et encore de coups d’Etat, car chaque putsch génère une autre révolution de palais et rend les institutions caduques.

 

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