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SANCTIONS DE LA CEDEAO : Bamako et Ouagadougou se frottent les mains, Conakry en sursis

SANCTIONS DE LA CEDEAO : Bamako et Ouagadougou se frottent les mains, Conakry en sursis

SANCTIONS DE LA CEDEAO : Bamako et Ouagadougou se frottent les mains, Conakry en sursis

/ POLITIQUE / Tuesday, 05 July 2022 19:32

Par Didèdoua Franck ZINGUE depuis Ouagadougou

Le Burkina qui bénéficiait jusque-là un durcissement de ton de la CEDEAO malgré le tatonnement des nouvelles autorités qui savent plus quel sera la destination du navire. Le moindre que l’on puisse dire, le Pays des Hommes intègres a su tirer son épingle du jeu. Mission accompli pour Mahamoudou Issoufou pour avoir su bien conduire la médiation même si certains acteurs politiques l’on traité de tous les noms d’’oiseau. En tout cas le Burkina Faso, passe haut la main son examen final à ce 61e sommet de la CEDEAO puisque 72 heures avant Accra, le premier ministre Albert Ouédraogo informait la classe politique et les chefs coutumiers que la dynamique de la tenue des élections en février 2025. Un timing raccourci par la CEDEAO qui juge que 24 mois, à compter du 1er juillet 2023, suffise. Les élections auront donc lieu au Burkina en juillet 2024. Reste maintenant un défi à Damiba ; vaincre le terrorisme à tout prix et organiser les élections car si élections il devait y avoir, il faudra bien les faire sur l’ensemble du territoire ou à défaut, dans sa majeure partie libérée. Pour le Burkina Faso, la CEDEAO a voulu éviter le cas Goïta en l’asphisiant d’un moins de sanction, déjà qu’il est sous perfusion économique, et 40% du territoire est occupé par les djihadistes.


Le Mali ; au risque d’être pris pour un oiseau de mauvais augure, on dirait que c’était déjà plié pour Assimi Goïta et les siens. A moins de fermer les yeux  à la misère du peuple malien, la CEDEAO ne pouvait pas  ne pas soulager avec de sanctions plus lourdes et plus sévères. En effet, avec la levée des sanctions sont levées, l’ouverture des frontières et le gel des avoirs, Bamako danse « le djimbé » même si les sanctions individuelles et la suspension des instances de la CEDEAO demeurent toujours. Le moindre que l’on puisse dire, c’est le deal de 24 mois de Transition contre l’assouplissement de la position de la CEDEAO a bien donné. Est-ce le réalisme du locataire de palais de Koulouba qui a prévalu ? En tout Goïta a su attirer de la sympathie des populations en tenant tête aux chefs d’Etat de la CEDEAO. On se demande si en faisant volte-face en se présentant aux élections, tel que les textes, il n’aura pas en face cette même population. Pour l’instant, Assimi Goïta trouverait mieux à rester dans son treillis que de vouloir s’aventurer sur le terrain politique.


Quant au locataire du palais de Sékhoutouréya, il s’en sort avec la grâce de la CEDEAO car il obtient un sursis d’un mois malgré le bras de fer engagé contre les acteurs politiques guinéens dans le processus de conduite de la transition. En bon soldat, il serait mieux pour Doumbouya de changer de fusil d’épaule et de saisir cette perche tendue plutôt que d’être dans une posture d’entêtement éperdue, si les raisons avancées pour justifier son coup de force contre Alpha Condé sont justifiées. Dans tous les cas, si sanctions, il y en avait, ce serait la catastrophe pour le peuple guinéen. Doumbouya doit se frotter les mains avec le nouveau médiateur Boni Yayi mandaté pour rapprocher les positions. En tout cas, avec son expérience, on espère qu’il parviendra à amener Doumbouya à mettre de l’eau dans son vin. Qu’à cela ne tienne, les cas malien, guinéen et burkinabè doivent servir de jurisprudence en Afrique de l’Ouest.


En tout état de cause, l’instance que dirige désormais le président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoco Embalo, veillera au grain, et elle a peut-être voulu montrer son intransigeance en sortant le sabre contre les autorités de Conakry qui sont restées, jusque-là, dans un flou total. C’est sans doute pour ne pas donner l’occasion à tous les putschistes en herbe de prendre leurs peuples en otage, que le président nigérian, Muhammadu Buhari, a demandé à ses pairs d’inscrire en lettre d’or l’interdiction à tout chef d’Etat en exercice de briguer trois mandats consécutifs, comme ce que l’on a assisté récemment dans certains pays de la sous-région. Ce serait salvateur, mais pour sûr, cette suggestion ne va pas passer comme lettre à la poste quand on connait les intentions de certains présidents qui étaient présents au sommet  d’Accra. Umaro Sissoco Embalo détient-il l’épée qu’il faut pour trancher définitivement sur cette question, lui que certains de ses pairs considèrent un jeune truculent ? En tout cas, pour qui connait Embalo pour sa fermeté, on pourra s’attendre à ce qu’il sonne le glas des troisièmes mandats en Afrique de l’Ouest.

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