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Journée Internationale des femmes : Symboles, acquis et préjugés en Afrique

Journée Internationale des femmes :  Symboles, acquis et préjugés en Afrique

Journée Internationale des femmes : Symboles, acquis et préjugés en Afrique

/ SOCIETE / Monday, 15 March 2021 15:48

 source photo: BBC

Par Sneiba Mouhamed

Le 8 mars est la journée internationale des droits de la femme alors qu’on a tendance à considérer que la semaine qui suit, est une continuation de ces manifestations permettant aux femmes de poser diverses revendications afin de faire évoluer la situation. Si en Europe et en Amérique du Nord les femmes se félicitent d’avoir obtenu certains droits, sans pour autant atteindre l’égalité homme-femme. De fait, cette dernière est loin d’être acquise en Asie et en Afrique.

La lutte pour les droits de la femme en Afrique, notamment à l’ouest et au nord du continent, commence tout d’abord par celle de l’intégrité des corps et des esprits féminins avant d’être celle d’une quête d’égalité longtemps posée comme un Idéal. En effet, les maux contre lesquels les femmes mènent une lutte acharnée depuis des décennies a divers noms : analphabétisme, pauvreté, excision, mariage forcé, violences corporelles et psychologiques, esclavage sexuel.

En plus de cela, l’Afrique, a bien des égards alimente un certain sexisme au sein des familles. On remarque que la famille africaine tranche rapidement en faveur du garçon, lorsqu’il s’agit d’envoyer des enfants à l’école, par exemple. C’est le garçon, pense-t-on, qui devra plus tard prendre la relève du père en travaillant, alors que la fille suivra le chemin de la mère : elle doit avoir des enfants et être « maîtresse de maison ». Une telle répartition du travail fait qu’aujourd’hui, la proportion des femmes analphabètes est estimée à 76 millions sur les 123 millions d’habitants africains. Selon une étude menée par l’Unesco, citée par le site Inégalités, « en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et de l’Ouest seule la moitié des femmes sont alphabétisées, alors que 68 % et 74 % des hommes le sont. Dans les pays arabes, la proportion de femmes atteint seulement 69 %, contre 85 % chez les hommes. »

L’analphabétisme est le corollaire de la pauvreté, et l’on sait que, lorsqu’une femme est pauvre, ses droits ne sont pas protégés. Dans une étude menée par la Banque mondiale en 2015, sur près d’un million de ménages dans 33 pays d’Afrique, 48% à 65% des femmes vivent dans la pauvreté. Parmi les pays où les femmes sont les plus touchées, l’étude en question cite le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin.

La lutte contre les mutilations sexuelles et les violences faites aux femmes est une autre problématique suscitant de nombreux débats, le nombre de filles excisées est estimé à 200 millions dans le monde, selon l’UNICEF, dont l’écrasante majorité se trouve en Afrique, malgré l’interdiction dans plusieurs pays. Un autre domaine où les hommes disposent d’un avantage certain, est celui de la représentation dans les gouvernements et dans les assemblées nationales. Un pays comme la Mauritanie n’atteint pas la moyenne africaine (22%), et a seulement 5 femmes ministres, sur un total de 25, et 30 députées dans un parlement de 161 élus.

L’autonomisation des femmes est la panacée

Face à tous ces problèmes, qui accablent encore le quotidien de la femme africaine, avec des divergences d’une région à une autre, les organismes spécialisés du Système des Nations unies, les partenaires techniques et les financiers en Europe et en Amérique ainsi que les organisations de la société civile en Afrique considèrent l’autonomisation des femmes comme la panacée à la situation qu’elles vivent.

En effet, la dépendance économique est à la base du calvaire de la plupart des femmes africaines. Sans travail, la femme ne peut pas être dans une société qui lui accorde peu de place. L’autonomisation par le microcrédit permettant le lancement d’activités génératrices de revenus (AGR) et aux femmes d’exister, d’être sujet et non objet.

Pour favoriser la sortie des femmes d’une pauvreté endémique, il faut donc leur affecter divers budgets. Les politiques de développement ne doivent pas être « genrées » aussi bien dans leur conception que dans leur gestion, parce que les femmes constituent tout de même, et malgré le manque de reconnaissance masculine, une part importante de la population active.

En Afrique, elles sont souvent présentes dans des exploitations agricoles familiales. De fait, l’agriculture est le premier secteur d’activité économique en Afrique subsaharienne, les femmes se chargent de 60 à 80 % du travail sans pour autant être prioritaires dans l’octroi du crédit, par exemple. Pire que tout, le travail ménager, spécifiquement féminin en Afrique, n’est pas considéré comme une activité économique.

L’atteinte de cet objectif d’autonomisation ne peut être que le fruit d’un effort commun, d’une solidarité féminine – féministe – à l’échelle planétaire. C’est ce que suggère l’Onu Femmes qui, évoquant le thème de la célébration du 08 mars de cette année 2021, « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 », rappelle, fort justement que, « les femmes du monde entier revendiquent et méritent un avenir égalitaire libre de préjugés, de stéréotypes et de violence ; un avenir durable et pacifique avec les mêmes droits et des chances égales pour toutes et tous. »

 

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