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L’excision, un mal menaçant la vie des femmes.

L’excision, un mal menaçant la vie des femmes.

L’excision, un mal menaçant la vie des femmes.

/ SOCIETE / Sunday, 02 May 2021 11:56

source photo: BBC

Par Moussa Dialo

L’excision est définie par le dictionnaire comme « une ablation d’une partie peu volumineuse ». L’ablation du clitoris à des fins rituelles est bel et bien une forme de mutilations génitales féminines. Pourquoi pratique-t-on l’excision ? L’excision est pratiquée certainement pour des considérations religieuses et traditionnelles. En effet, à l’origine, il s’agissait de perpétuer les croyances des générations passées afin de garder la virginité de la jeune fille, selon les normes religieuses.

En Afrique, l’excision est un signe de respect religieux. De fait, cette pratique était très courante jusqu’en 1999, notamment au Sénégal. Toutefois, les séquelles de l’excision ne sont plus à démontrer : les femmes excisées perdaient non seulement leur dignité, mais accouchaient difficilement. De plus, nous avons remarqué que la plupart des femmes qui subissent l’ablation de leur clitoris vivent avec un mal-être profond. En témoigne Assitan Dialo  « Pour tout vous dire, mon mal est encore profond. C’est comme si une partie de moi s’était envolée. Le matériel, qui était utilisé n’était pas stérilisé et les risques de tétanos étaient importants. Dieu sait comment nous avons échappé au tétanos. Aujourd’hui, je sens encore des douleurs quotidiennement. Les risques de propagation des maladies sexuellement transmissibles (IST) sont très élevés. Les femmes ont moins de plaisir durant l’acte sexuel. Il faut que cela cesse rapidement. »

La lutte contre l’excision a commencé dans les années 1970. Avec l’appui des ONG, des associations de femmes se sont levées pour dénoncer vigoureusement l’excision. Au Sénégal, la loi n°99-05 du 29 janvier 1999 sous le président Abdou Diouf a été et demeure le bouclier qui a fait reculer cette pratique. Des séances de sensibilisations ont été tenues pour mettre fin à la pratique sur toute l’étendue du territoire national. Au Sénégal, la peine d’emprisonnement va de 6 mois à 5 ans pour les contrevenants. Pourquoi l’excision est-elle une violation des droits humains ? Beaucoup de facteurs ont contribué à la criminalisation de l’excision, parmi lesquels, le non-respect des droits humains, concernant « l’intégrité physique et morale d’une personne, ainsi que son droit de ne pas subir de discrimination fondée sur le sexe, droit de la prise en compte de l’opinion de l’enfant. » Selon l’enquête démographique et de santé en 2005 au Sénégal, l’excision a affecté la vie de 28 % des femmes (femmes âgées de 15 à 49 ans déclarant être excisées). Au Sénégal, malgré la pénalisation de la pratique de l’excision, la pratique n’a pas totalement disparu même si nous notons un éveil des consciences dans les zones rurales, où les femmes prennent des engagements fermes pour dénoncer les pratiques quel que soit le lieu.

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