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Belgique : Jean-François Dumont fonde l’association « En-GAJE » pour protéger les journalistes exilés

Belgique : Jean-François Dumont fonde l’association « En-GAJE » pour protéger les journalistes exilés

Belgique : Jean-François Dumont fonde l’association « En-GAJE » pour protéger les journalistes exilés

/ SOCIETE / Monday, 03 May 2021 08:40

Journée mondiale de la liberté de la presse

Belgique : Jean-François Dumont fonde l’association « En-GAJE » pour protéger les journalistes exilés

Par Jean Paul HABIMANA

Jean-François Dumont, journaliste et universitaire belge retraité, a consacré sa vie à sa carrière  journalistique, dans la presse écrite en Belgique. Il fut enseignant dans des Universités belges et africaines  où il donna des cours de journalisme. Il a assumé la responsabilité de secrétaire Général adjoint à l’Association des Journalistes Professionnel de Belgique (AJP) et est coauteur de livres portant sur  le journalisme.. C’est en apprenant l’existence de La Maison des Journalistes à Paris que l’idée lui est venue de créer en Belgique l’association En-GAJE (Ensemble-Groupe d’aide aux journalistes exilés). La mission d’En-GAJE est de venir en aide aux travailleurs des médias en exil et de soutenir la liberté d’informer. « Pour lancer le projet, j’ai rencontré des collègues et amis comme la professeur en journalisme Florence Le Cam (ULB) et André Linard, l’ancien secrétaire général du Conseil de Déontologie journalistique, mais aussi des représentants d’ associations internationales dans le secteur de la migration notamment le CIRE, le HCR, la Croix-Rouge. Tous m’ont encouragé et se sont impliqués pour la mise en œuvre de l’association » souligne Jean-François Dumont.


La raison d’être de cette organisation ?

Sur tous les continents, des hommes du quatrième pouvoir sont assassinés, harcelés parce qu’ils veulent exercer  leur liberté d’expression inscrite dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Toutes les semaines, deux journalistes sont assassinés dans le monde, soit plus de 2700 depuis 1990, selon les chiffres de la Fédération Internationale des journalistes (FIJ), première organisation professionnelle dans le monde avec plus de 600.000 membres. 

Aujourd'hui, plus de 350 sont emprisonnés, dont 120 en Turquie, et plusieurs centaines, dont de nombreuses femmes, sont quotidiennement harcelés, violentés et maltraités. Ils sont assassinés, emprisonnés, harcelés parce qu'ils sont journalistes, ils veulent remplir leur mission d'informer ; un pilier de toute démocratie qui se respecte.

Ainsi, les journalistes sont obligés de fuir leurs pays respectifs et s’installent dans des pays mieux organisés. Les journalistes exilés sont nombreux en Belgique. La ville de  Bruxelles est la capitale de l’Europe. Cette dimension lui accorde la possibilité d’avoir de mouvement d’accueil des migrants.  La plupart des journalistes exilés sont  ceux de l’Afrique et du  Moyen-Orient. Ils partagent presque les mêmes problèmes politiques. Ils ont été contraints à l’exil, car leurs libertés étaient bafouées. Ali Mazrooei, journaliste iranien, qui vit à Bruxelles depuis 2012, partage ses expériences professionnelles et les atteintes à la liberté par le pouvoir de l’époque «  En 2009, le Président Alimadinedjad doit  faire face  au soulèvement  de sa population qui conteste sa réélection suite à des fraudes électorales massives. Il verrouille les médias, ferme les journaux d’opposition les uns après les autres.» Plus de 60 journalistes exilés en Belgique sont répertoriés par En-GAJE, certains d’entre eux ont témoigné de leurs histoires désastreuses et traumatisantes. La majorité des journalistes exilés proviennent de Palestine et du Burundi.

Une autre journaliste, Mauritanienne, Fatimetou Sow Deyna, réfugiée politique depuis quelques années en Belgique, témoigne de l’importance de  l’association En-GAJE «  Lorsque je suis venue, j’ai voulu rencontrer mes confrères journalistes pour discuter, et surtout partager l’expérience douloureuse que j’ai vécue dans mon pays d’origine. Je remercie l’association, car elle m’a aidée à trouver un travail ici dans le journalisme ».

A cause des traumatismes politiques vécus dans leurs pays respectifs, les journalistes exilés obtiennent souvent le statut de réfugié, mais leurs conditions de vie restent encore difficiles. L’insertion professionnelle reste en Belgique un problème redoutable : « Les journalistes exilés sont condamnés au chômage et au silence »  déclare Jean-François Dumont. « C’est pourquoi notre association établit des contacts entre les confères exilés et les médias belges d’une part, et avec le public d’autre part. Il est essentiel que les journalistes exilés soit reconnus pour leurs compétences et leur expérience. » ajoute-t-il.


Quelles sont alors les missions principales de l’association 
En-GAJE ?

Cette association vise « l’aide aux travailleurs des médias en exil et le soutien à la liberté d’informer ». Le terme de « journalistes » doit s’entendre au sens de « travailleurs des médias » ou « media workers ». Tous les journalistes ne sont, en effet, pas porteurs d’une carte de presse dans leur pays d’origine. En-GAJE est une structure d’accueil pour les travailleurs ayant rejoint la Belgique parce qu’ils n’étaient plus en sécurité dans leur pays du fait de leur profession. Cet accueil – symbolisé par une affiliation gratuite à l’association – est prodigué à celles et ceux dont EN-GAJE aura vérifié la réalité de profession, indépendamment de leur statut en Belgique (primo-arrivant, demandeurs d’asile, réfugiés ou sans statut).

Parmi les actions menées par cette nouvelle organisation,  En-Gaje a organisé et  présenté une exposition à Anderlecht puis à Bruxelles-Ville. Cette exposition de photos et de témoignages  est consacrée aux journalistes en exil, réfugiés en Belgique. A ce titre, Jean-François Dumont, président de l’association  explique :  » L’idée est de faire la connaissance,par la photo et le texte, de quelques journalistes en exil. . Ainsi,   les journalistes exilés témoignent  sur les moments  douloureux qu’ils ont vécus dans leurs pays  d’origine  afin de sensibiliser non seulement le public belge mais aussi  les différents groupes de presse. »  Dans le cadre de l’exposition, plusieurs journalistes exilés ont dialogué avec le public et surtout avec des élèves d’’écoles secondaires. 
Par ailleurs, En-GAJE offre aux journalistes en exil une structure d’aide et de services, de rencontres et de solidarité..  Un site web, une newsletter et les réseaux sociaux contribuent aussi à briser les solitudes et à nouer des contacts professionnels et personnels


Des projets à long terme 

L’association rêve d’ouvrir un jour à Bruxelles une Maison internationale de la liberté de presse et d’expression. Mais à plus court terme, c’est un autre gros projet qui est en préparation : l’équipe d’EN-GAJE  et  les responsables des études de journalisme de l’ULB (Université libre de Bruxelles) et de la VUB (Vrije Universiteit Brussel) envisagent dans les mois prochains de lancer un média numérique. Les informations seront diffusées en trois langues (français, anglais,néerlandais).  Les thèmes privilégiés seront les droits humains, les libertés et spécialement la liberté de presse, la diversité, la migration etc. Les journalistes exilés seront les producteurs , d’articles, de vidéo, de podcast ou de graphisme , aux côtés de réalisations des étudiants des universités. Ce média sera une opportunité pour que les journalistes exilés qui sont sans médias gardent la pratique de leur métier. . 

Notre société nous oblige d’œuvrer pour le bonheur et le meilleur des personnes vulnérables. La Belgique est connue comme un bon élève dans le respect des principes de la démocratie et de la liberté de la presse, EN-GAJE vient dans le moment opportun pour témoigner et offrir aux journalistes exilés un accueil et un accompagnement de leurs confrères journalistes exilés. Il est à temps que les organisations tant nationales qu’internationales puissent saluer et financer cette organisation pour atteindre les objectifs qu’elle s’est assigné.

 



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