source photo: Fondation de France
L’Afrique est un continent dont l’histoire est très chargée du fait de la traite négrière. Il est connu de tous que le vaste continent ( 30.000.000 km2) est aussi le vieux continent . En fait, l’Afrique constitue le berceau de l’humanité ; les premiers ossements humains ont été trouvés en Afrique, de la colonisation et des guerres de conquête. Après 60 ans d’indépendance, l’Afrique continue à sombrer dans la pauvreté même si certains pays comme le Rwanda, la Guinée Equatoriale et l’Afrique du Sud présentent de meilleures situations. Les taux de croissance avoisinent les 5% malgré la COVID. La quasi-totalité des balances commerciales sont déficitaires. Les produits de l’importation (huile, riz, objets d’arts, fauteuils, tissus, voiture etc.) sont très importants. Pour beaucoup, le retard accusé par l’Afrique est dû à des raisons évoquées plus haut surtout la traite négrière dont les conséquences ont été désastreuses pour l’Afrique ( famine , dépeuplement , pillage de ressources , éclatement des familles , esclavage ) L’Afrique se cherche .Elle ne veut pas se résigner . Dans leurs stratégies de développement, les pays doivent promouvoir « le consommer local » et le « manger local ».
La « promotion du consommer local » est un terme très courant dans les stratégies de développement économique dans le monde. Les américains, les chinois , les Japonais , les européens ont fait du nationalisme économique leurs plans favoris . C ’est du consommer local. En réalité , ces pays produisent et consomment leurs productions. Il est rare de voir ces pays s’approvisionner ailleurs. L’Afrique a beaucoup de ressources naturelles et des ressources humaines de qualité provenant de la création humaine . Les terres cultivables sont énormes et les métiers et services sont nombreux
Pourquoi produire et consommer local ?
Les raisons sont multiples. Elles sont d’ordre
- économique et sanitaire
- Environnemental
Au plan économique, le consommer local permet au citoyen de faire des économies et de participer au développement de son pays ou du continent. Dans le domaine de l’agriculture , il est à envisager l’abandon de l’importation des produits agricoles. Il s’agit de cultiver pour se nourrir. L’exemple du Sénégal avec la création des domaines agricoles communautaires ( DAC) est à imiter . En d’autres termes, le Sénégal ne veut plus dépendre des importations ; telle est la volonté des pouvoirs publics. ( Manger local) demeure une solution de sortie de crise alimentaire. En consommant local, les citoyens auront la possibilité de manger frais et éviter les emballages de longues durées. En évitant l’importation de produits agricoles , les Etats gagnent car ils peuvent aller vers l’autosuffisance alimentaire . Cela a des avantages sur le plan environnemental. Avec la pandémie , il est plus urgent de limiter les importations . Les africains ne peuvent pas continuer à vivre des ressources provenant d’ailleurs . Sur le plan environnemental, la pollution et les déchets solides causeront moins de problèmes. La recrudescence des gros porteurs pour le transport va baisser. Ce ne sont pas seulement les produits agricoles qui sont importés, il y a aussi les produits de l’artisanat ( menuiserie bois, objets d’arts etc.)
Dans le domaine de l’artisanat, les pays doivent revaloriser les produits locaux ( meubles , œuvres d’arts , gravures , modèles de coutures) . Les artisans africains peuvent habiller toutes les armées africaines et doter les bureaux et autres endroits de meubles de qualité. Rompre avec cette vieille habitude qui consiste à consommer tout ce qui est importé est presque urgent. Les chaussures fabriquées par nos artisans sont de haute couture.
La politique du « consommer local » n’est pas sans conséquence. En fait l’Afrique a-t-elle les moyens de produire tout ce dont elle a besoin et à des prix accessibles ?
Le riz produit est certes de qualité mais pour le moment ne peut pas nourrir l’Afrique. C’est le même constat avec les oignons qui rencontrent des problèmes de conservation. Un peu partout en Afrique, les Etats s’orientent vers la construction de magasins de stockage pour aider les producteurs. Ce sont ces situations qui doivent pousser les chefs d’Etats à repenser « le consommer local ». Il s’agit pour nous de rationaliser la production suivant un plan quinquennal. Par exemple, un pays comme le Sénégal peut se fixer des objectifs à courts et moyens termes pour montrer la voie aux autres pays africains au plan économique.