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GTA : Etat des lieux et attentes du projet gazier entre la Mauritanie et le Sénégal 

GTA : Etat des lieux et attentes du projet gazier entre la Mauritanie et le Sénégal 

GTA : Etat des lieux et attentes du projet gazier entre la Mauritanie et le Sénégal 

/ SOCIETE / Friday, 29 April 2022 09:07

Par Sneiba Mohamed  

Que n’a-t-on dit – et écrit – sur le projet Grand Tortue Ahmeyim, cet immense champ gazier découvert part la société américaine Kosmos Energy, sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal, en 2014-15, et développé, depuis, en partenariat avec la Britannique BP ? Les premiers livraisons sont prévues pour 2023, avec un décalage d’un an, à cause de la pandémie du Covid-19 qui a perturbé tous les agendas économiques mondiaux, depuis son surgissement en 2019, mais Kosmos Energy rappelle qu’il ne s’agit que d’une première phase, portant sur l’exploitation de 8000 milliards de pieds cubes de gaz naturel, sur un total prouvé de 25 000 et un potentiel qui pourrait être le double (50.000). retour sur une aventure « gazière » (et probablement pétrolière, aussi ) qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.  

 

« Le pétrole et le gaz peuvent potentiellement transformer les pays de l’Afrique de l’Ouest mais seulement si le processus d’exploration et d’exploitation est habilement géré », estime Kosmos Energy, une entreprise pionnière dont la compétence dans le domaine de l’industrie pétrolière et gazière lui ont permis de faire d’importantes découvertes dans des zones reculées et sous explorées. 

Avant la Mauritanie et le Sénégal, Kosmos a un certain nombre de réussites à son actif. Il y a dix ans, elle a découvert le gigantesque champ gazier Jubilé au Ghana et a fait par la suite d’autres découvertes qui, conjuguées, sont en train de transformer profondément l’économie de ce pays. Kosmos est devenu à long terme un partenaire du Ghana et participe à la construction d’une économie pétrolière de renommée mondiale. La major américaine sait en effet que, plus le Ghana réussit, plus elle a, elle aussi, de chance de prospérer. 

Mais cela ne concerne pas uniquement que le Ghana. Kosmos a en effet comme ambition, partout où elle a des activités, d’élaborer un agenda commun basé sur des intérêts mutuels. 

En 2012, les géologues et géophysiciens de la compagnie de renommée mondiale ont identifié une zone au large de la Mauritanie dont le potentiel gazier et pétrolier n’a jusqu’alors pas encore fait l’objet d’un test. Kosmos Energy a alors acquis trois blocs dans cette zone et commencé l’exploration.  

Des études sismiques et géologiques du fond sous marin ont permis d’identifier le système de chaînons du fleuve Sénégal comme un possible gisement d’hydrocarbures. Une large structure géologique potentiellement prometteuse s’étendant jusqu’à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal a été mise en évidence. Kosmos y a acquis deux blocs supplémentaires en 2014. Après avoir effectué une série d’analyses des cinq blocs, Kosmos Energy a foré un premier puits d’exploration au large de la Mauritanie, début 2015. Les résultats ont été positifs et Kosmos Energy annoncé avoir découvert le plus grand gisement de gaz au large de l’Afrique de l’Ouest. Au cours de l’année suivante, la major américaine a foré quatre puits supplémentaires d’exploration et d’évaluation tout le long de la partie interne du champ gazier. Et début 2016, Kosmos Energy annonce la découverte d’environ 25.000 milliards de pieds cubes de gaz naturel le long d’un parcours circulant sur plus de 80 km au nord et 80 km au sud sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal partagés entre les deux pays. Mais les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là. Les géologues de Kosmos Energy pensent que le bassin Sénégalo-Mauritanien pourrait contenir jusqu’à 50.000 milliards de pieds cubes de gaz naturel ainsi que des gisements de pétrole. 

 

Montage politico-financier de GTA 

 

Sûr d’avoir découvert un précieux gisement de gaz, Kosmos Energy commence alors à travailler avec les gouvernements mauritanien et sénégalais sur un programme de production de 8000 milliards de pieds cubes de gaz naturel dans le cadre du projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA). 

Le concept de développement initial comporte l’ancrage d’une unité flottante de liquéfaction de gaz naturel sur la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal à environ 8 km de la côte. 

Une approche par étapes et de petites échelles représente la façon la plus rapide et la plus compétitive pour les deux pays de commencer les premières exploitations et livraisons de GNL au marché domestique. 

L’analyse de Kosmos Energy et de BP suggère que, sur une période de 30 ans, cette première phase de développement contribuera pour près de 30 milliards de dollars US aux PIB des deux pays permettant des investissements importants dans les infrastructures, les écoles et les hôpitaux. La construction du projet doit créer, à elle seule, près de 5000 nouveaux emplois. 

Ces avantages économiques et sociaux devraient se multiplier avec les phases ultérieures du projet GTA qui apporteront des ressources supplémentaires grâce à l’augmentation de la production de gaz. 

Kosmos Energy ne compte pas s’arrêter là. Pendant qu’elle et son partenaire BP travaillent sur le développement des ressources de gaz sur le champ interne, les deux sociétés prévoient de continuer à chercher du pétrole à l’extérieur de leurs blocs. Se projetant vers l’avenir, Kosmos exprime toute sa volonté de continuer à travailler en bonne intelligence avec la Mauritanie et le Sénégal. 

Elle a, comme garantie de ce processus, l’accord intergouvernemental conclu entre Nouakchott et Dakar qui permettra le partage équitable des avantages entre les deux pays. 

Comme ils le font déjà dans le cadre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), la Mauritanie et le Sénégal ont compris qu’en travaillant ensemble, ils tirent plus de profits de l’exploitation des précieuses ressources qu’ils ont en commun, au bénéfice des populations des deux pays. 

Mais les gouvernements mauritanien et sénégalais ne doivent pas oublier l’essentiel : pousser Kosmos Energy et BP à s’ouvrir davantage, dans leur promesse de favoriser le contenu local, aux entreprises nationales qui doivent tirer profit du projet GTA, non seulement par la captation d’une partie de l’argent dépensé en amont, mais par un transfert de technologie et d’expériences qui doit consolider le savoir-faire national. 

 

 

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