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La Journée de l’Enfant africain, l’occasion de statuer sur leur condition !

La Journée de l’Enfant africain, l’occasion de statuer sur leur condition !

La Journée de l’Enfant africain, l’occasion de statuer sur leur condition !

/ SOCIETE / Friday, 17 June 2022 07:17

source photo: humanium

Par MARIEME BA

La journée de l’enfant africain est une journée internationale célébrée depuis le 16 juin 1991 par l'Union Africaine. Cette date a été choisie pour commémorer les émeutes du 16 juin 1976 à Soweto, en Afrique du Sud. Elle rappelle que des centaines d’enfants ont été massacrés pour avoir marché et revendiqué leurs droits à l’éducation et à l’égalité. Cet acte abominable commis par le régime de l’Apartheid reste ancré dans les esprits. Et l'Afrique à travers sa jeunesse, ne rate pas ce rendez-vous pour marquer cet affreux souvenir qui nécessite de convoquer la condition des enfants du continent.

Célébrer le 16 juin revient à valoriser les filles et les garçons d’Afrique. C’est ainsi qu'ils sont associés à toutes ces activités dédiées à la commémoration. Les experts des questions sociétales disent qu'il n'y a pas meilleur profil que les principaux concernés pour s'exprimer. Dès lors, les enfants commencent à parler de leurs situations et de revendiquer leurs droits. Cependant, ce concept "Droits de l’enfant" commence à faire polémique en Afrique à cause des réalités socioculturelles. Même si beaucoup d’organisations travaillent sur la connaissance et le respect de leurs droits.

Les militants de la protection de l’enfance ne cessent de préconiser, que les moins jeunes (tout sexe confondu) aient un rôle à jouer dans la défense de leurs droits. Ils devraient être des acteurs au cœur de toutes les initiatives dans ce sens.

L’Afrique a la moitié de sa population âgée de moins de 18 ans d’où l’appellation de continent jeune. Elle regorge de jeunes très dynamiques et valeureux dont l’avenir s’affiche incertain. La précarité économique favorise les difficultés liées à leurs conditions de vie quotidienne. A cela s’ajoutent les conflits et guerres qui brisent leur innocence et même les traduisent en objet de guerre dans certaines zones.

Veiller sur eux c’est les protéger d’abord et ensuite s’occuper de leurs besoins. Déceler ces derniers demande de les écouter, de partager avec eux sur leurs vécus afin de trouver des pistes de solutions. Cela requiert un accompagnement constant tout au long du processus d'évolution.

Célébrer la journée mondiale de l'enfant africain revient aussi à combattre les pratiques néfastes qui ne cessent d’affecter ces êtres fragiles par le fait de toutes ces maltraitances, exploitations, sévices qui, entre autres violences, hantent leur quotidien.

Ne pas oublier que cette commémoration se fait à la mémoire des 700 morts parmi les 20.000 étudiants, même si officiellement on ne parle que de 176 tués ! Ils n’avaient comme tort que de participer aux manifestations de 1976 à Soweto. Eux aussi ont été confrontés à une brutalité même si elle était policière et féroce. Le parallélisme des formes peut être déplacé pour certains. Cependant, il faudra juste noter que les injustices, inégalités et violences existent toujours sous toutes leurs formes. D'où le thème retenu pour ce 16 juin 2022, à savoir "l’Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants. »

Le Sénégal aussi marquera cette date par différentes activités organisées par les militants de la cause des enfants. Comme on a l'habitude de le voir, les autorités et initiateurs se focalisent plus sur le cas des enfants de la rue et talibés. Une situation alarmante qui tarde à connaître des solutions durables. La situation géographique fait que beaucoup de familles démunies de la sous région viennent à Dakar pour s’essayer à toutes les pratiques de survie, y compris celles exploitant les enfants (mendicité, pédophilie, travail des mineurs, etc.)

À l'intérieur du pays, les écoles coraniques appelés « daaras » envoient les enfants dans les rues pour mendier. Un acte dégradant qu'on les oblige à faire pour de l’argent et de la nourriture.

D’après Human Rights Watch, environ 100 000 enfants talibés vivent en internat dans des daaras et sont le plus souvent laissés à eux-mêmes dans les rues, à toute heure, dans l'insécurité totale.

C’est suite à cette réalité purement sénégalaise que le Mouvement Mondial des Femmes et Filles Leaders Panafricaines, section sénégalaise, décide de célébrer ce 16 juin. Une première édition pour elles !

La journée sera marquée par des rencontres avec des talibés et maîtres coraniques, des visites de proximités, d’échanges pour l’amélioration de la condition des talibés. Ce sera l’occasion pour le bureau national de ce Mouvement, en collaboration avec ses partenaires et sponsors feront une distribution de dons (habits, chaussures, médicaments, vivres…).

La situation des talibés et enfants de la rue au Sénégal reste un problème d’ordre public. Toutes les réflexions déjà entreprises par les autorités et différentes parties concernées n’ont pas encore porté fruits. Le phénomène ne fait que prendre de l’ampleur de jour en jour laissant les jeunes enfants dans une précarité et une insécurité totale. Alors qu’eux aussi ont droit à une vie meilleure.

Le 16 juin c’est aussi une date pour penser à mettre fin à la mortalité infantile.

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