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Beni : les habitants célèbrent Noël dans l’incertitude socio-sécuritaire

Beni : les habitants célèbrent Noël dans l’incertitude socio-sécuritaire

Beni : les habitants célèbrent Noël dans l’incertitude socio-sécuritaire

/ POLITIQUE / Sunday, 27 December 2020 14:40

Par Gloire Malthus

A Béni, ville de la Province du Nord-Kivu, les habitants célèbrent Noël dans l’incertitude socio-sécuritaire. Déjà, la matinée du jour de la Nativité, le 25 décembre 2020, Benedictus BAUMA, médecin dans une structure sanitaire de Beni, raconte avoir peur de se rendre à la première messe qui débute généralement à 6h30 à son église paroissiale située pourtant à près de 5minutes de marche de son domicile.

La police avait quadrillé les entrées principales des lieux de culte, pour prévenir selon des sources de la société civile, une éventuelle attaque des éléments des Forces Démocratiques Alliés (en Anglais (AlliedDemocratic Forces, ADF) qui règnent par le sang et la terreur dans la région de Beni-ville et Beni territoire depuis plus de deux décennies.

« Nous avons appris par le biais de l’Ambassade des Etats-Unis d’Amériques au pays que les rebelles islamistes auraient choisi le jour de Noëlpour perpétrer un nouveau massacre qui devrait partir des lieux des cultes » confie Athom’s Junior VUSINDI, cadre de la société civile locale qui ne s’empêche pas de citer une source diplomatique des USA.

Dans une atmosphère de panique, plusieurs habitants se sont rendus aux cultes non sans hésitation. Aux heures vespérales, le vent d’une probable incursion soufflait encore sur l’azur du secteur de Ruwenzori, par exemple, à une centaine de Kilomètres de Beni ville, sur la route nationale numéro 2 : Beni-Kasindi, dans la partie Nord-Est du territoire.

La semaine dernière, ces rebelles d’origine Ougandaise qui n’opèrent que par surprise, ont fait incursion dans le secteur de Ruwenzori tuant et prenant en otage de paisibles villageois sans être inquiétés.

« Nous avons alerté sur la présence ennemie, hélas, notre cri de cœur n’a pas été pris au sérieux, vue la diversion avec laquelle l’ennemi opère dans sa guerre asymétrique. Et, au matin, effectivement, nous avons trouvé huit corps des personnes tuées par le même ennemi » a déclaré, avec amertume, mercredi dernier, le député Paul MUHINDO VAHUMAWA, élu de ce territoire, qui suit de très près la situation depuis l’assemblée nationale à Kinshasa, capitale de la RDC.

Sur les marchés des produits de première nécessité, les prix des denrées ont connu une certaine hausse que des villageois relativisent cependant : « un kilo de viande que nos enfants consomment avec liesse les jours de fête qui se vendait à 800 francs congolais revient, ce jour, à 1000 francs, une mesure de 10 kilogrammes de farine de manioc qui se vendait à 9000 se négocie à 10.000 francs congolais…. Les prix ne sont plus les mêmes, mais cela ne pourrait nous inquiéter plus, tant qu’on pourra vivre avec l’espoir d’un avenir de paix », nous confie un habitant.

Cette hausse de prix des denrées alimentaires, à l’instar du café, du cacao et de l’huile de palme, produits qui donnent à Beni sa réputation, a été justifiée par la demande de l’armée congolaise aux agriculteurs qui peuplent la partie Est de Beni territoire de ne pas se rendre dans la brousse où les

forces gouvernementales ont érigé leur zone d’opération du Commandement Militaire SKOLA I secteur grand Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Au moins 1000 personnes ont été tuées dans les massacres perpétrés par ces rebelles, disent des sources civiles qui parlent de 800 autres citoyens de Beni qui ont été victimes de kidnapping pour la seule année 2020. Les derniers cas en date remontent à dernières semaines.

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo confient être aux trousses de ces islamistes Ougandais depuis octobre 2019, date du lancement des opérations de grande envergure contre ces rebelles.

Si un nombre important des quartiers généraux de ces hors-la-loi (celui de MADINA au Nord-Est du territoire) ont été investis par l’armée congolaise, appuyée par les soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilité en RDC (MONUSCO), la population crie toujours à une action qui ne produit pas assez d’effet pour réduire l’ennemi ou le pousser dans son dernier retranchement dans une guerre que les forces loyalistes disent « asymétrique »

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