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G5 SAHEL : Le sommet de N’Djamena amorce un nouveau départ

G5 SAHEL : Le sommet de N’Djamena amorce un nouveau départ

G5 SAHEL : Le sommet de N’Djamena amorce un nouveau départ

/ POLITIQUE / Friday, 19 February 2021 16:28
source photo: Yahoo Finance
 
Par Sneiba Mohamed  

Le sommet des chefs d’État du G5 Sahel et de la France s’est achevé mardi 16 février 2021 avec deux importantes résolutions : l’envoi d’un bataillon tchadien de 1200 dans la zone dite des « trois frontières » comprises entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, et la mobilisation par les bailleurs (essentiellement celle de l’Union européenne et des pays arabes) d’un financement de 3 milliards d’euros.

Ce sommet de N’Djamena, auquel le président français Emmanuel Macron n’a pas pu assister à cause de la situation sanitaire préoccupante que nous connaissons, n’est donc pas un simple passage de l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani au président tchadien, le Maréchal Idriss Déby Itno. De fait, cela marque un engagement plus fort de la communauté internationale envers le G5 dans leur volonté de remporter la guerre que leur imposent les groupes terroristes sévissant au Sahel depuis 2003, essentiellement au Mali.

L’expansion de la menace terroriste à d’autres pays que ceux formant le G5 Sahel depuis 2014 (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger), pousse la France à chercher une plus grande coalisation contre ce terrorisme transfrontalier. Au sommet de N’Djamena, l’Union européenne qui s’implique de plus en plus dans le développement de la zone, vient de s’engager, avec les autres bailleurs, pour un financement additionnel de 3 milliards d’euros au profit de l’Alliance Sahel. D’autres pays comme le Sénégal et le Maroc, étaient présents au sommet de N’Djamena pour afficher leur solidarité dans une lutte sans merci contre le terrorisme.

Mais la lutte contre le terrorisme passe, tout d’abord, par la lutte contre la pauvreté de ces pays, poussant les jeunes de la sous-région dans les bras des djihadistes. La pauvreté pousse également de nombreuses personnes à émigrer clandestinement vers l’Europe considérée, à tort, comme un eldorado. C’est pourquoi le développement de ces zones est devenu le pendant de l’action militaire qui, à elle seule, ne constitue pas la solution face aux terroristes.

L’Union africaine, présente à ce sommet, cherche à élargir le groupe des pays engagés militairement ou financièrement dans l’action du G5 Sahel. Le président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat travaille à faire comprendre à tous les pays du golfe de Guinée qu’ils sont concernés par cette lutte contre la menace terroriste. 

C’est ce qui explique la présence au sommet de Ndjamena du président de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le Ghanéen Nana Akufo Ado, ou encore la présence du vice-président du gouvernement de transition soudanais, le lieutenant-général  Mohamed Hamdan Dagolo.

Certes, Macron n’a pas fait le déplacement de N’Djamena, mais il reste aux « commandes » de cette lutte acharnée contre le terrorisme dans laquelle la France engage plus de 5000 hommes dans le cadre de l’opération Barkhane. Contre les groupes jihadistes aux dénominations diverses (Ansar Dine, AQMI, Al-Mourabitoune, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, État islamique dans le Grand Sahara, Ansarul Islam), la France souhaite l’aide militaire de certains pays pour assurer leur opération Barkhane dont l’Estonie, le Royaume-Uni, le Danemark, ou l’Espagne. Ces pays seraient aptes à renforcer les forces militaires déjà engagées pour cette mission. De fait, cette aide pourrait soulager la France, qui a perdu près de 55 militaires depuis son engagement au Sahel en 2012.

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