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ARRESTATION DE 49 MERCENAIRES IVORIENS AU MALI

ARRESTATION DE 49 MERCENAIRES IVORIENS AU MALI

ARRESTATION DE 49 MERCENAIRES IVORIENS AU MALI

/ POLITIQUE / Tuesday, 19 July 2022 07:43

source photo: tv5monde

 

Le torchon brûle entre Abidjan et Bamako

 

Par Didèdoua Franck ZINGUE

Le 10 juillet dernier à l’Aéroport international Modibo Keïta-Sénou situé à Bamako, quarante-neuf soldats ivoiriens ont été interpellés et placés en détention provisoire en attente de leur jugement. Quarante-huit heures après les faits, les autorités ivoiriennes brisent le silence en demandant la libération des soldats, que les autorités considèrent comme étant des « mercenaires ». S’achemine-t-on vers un bras de fer entre Abidjan et Bamako ?

En effet, malgré les explications de l’état-major ivoirien assurant que ces soldats en mission au Mali dans le cadre des opérations de la mission de maintien de la paix des Nations unies, (la Minusma), Bamako souhaite maintenir leur détention, affirmant que l’objectif des soldats ivoiriens était de « briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que le retour à l’ordre constitutionnel »; propos qualifiés d’allégation par les autorités ivoiriennes. Que s’est-il réellement passé ? Se dirige-t-on vers une crise ouverte entre ces deux pays ? Le mardi dernier, sous la présidence du chef de l'État, Alassane Ouattara, l’État-major de l’armée ivoirienne a tenu d’urgence une réunion du Conseil national de sécurité concernant le sort des militaires détenus au Mali. Dans le communiqué final, Abidjan demande ainsi la « libération sans délai » de ces derniers.

Si les relations entre Abidjan et Bamako étaient fragiles, de telles accusations entraînent une réelle tension entre les deux pays. Pour que la junte accuse Abidjan de déstabiliser la transition malienne, nous supposons qu’elle dispose davantage d’arguments et de preuves que ceux énoncés jusqu’alors. Une théorie du complot contre Bamako est possible, mais le fait qu’un commando déstabilisateur d’une cinquantaine de soldats, censés venir renverser un régime militaire, puisse se présenter avec armes et bagages à l’aéroport de Bamako n'est pas tout à fait plausible.

Au-delà des déclarations officielles, il y a de nombreux non-dits. Abidjan nourrit-elle réellement des intentions malveillantes envers Bamako  au point d’envoyer des « mercenaires » sous le couvert d’une mission de la Minusma ?  La question reste en suspens.

 

Une réelle tension entre Abidjan et Bamako

  

Pourquoi Bamako n’a pas pris la décision du renvoi pur et simple des soldats ivoiriens à Abidjan, comme cela avait été le cas avec le contingent danois de la force européenne Takuba ? En procédant à de telles accusations qui ne peuvent qu’envenimer les relations entre les deux pays,  et en choisissant la voie judiciaire pour régler le conflit, le doute plane : Assimi Goïta ne cherche-t-il pas à faire de ces soldats ivoiriens pour monnaie d’échange  surtout qu’ils soupçonnent le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) d’être « une marionnette » au sein de la CEDEAO concernant la gestion du pouvoir de la junte depuis la chute de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ?

 

De plus, Karim Kéita, du nom du fils de l’ex-locataire du palais de Koulouba, réfugié en Côte d’Ivoire depuis la chute de son père, semble bénéficier de la bienveillance et de la protection d’ADO, malgré le mandat d’arrêt international délivré contre lui par le Mali. Nous sommes en droit de nous demander également si l’arrestation de ces soldats ivoiriens n’est pas liée avec la résolution onusienne obtenue par Bamako.

 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce conflit semble fragiliser leurs relations. Qu’adviendrait-il si ces soldats venaient à être jugés et condamnés par les autorités maliennes ?

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