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Par Sneiba Mouhamed
Au Maghreb arabe, comme dans beaucoup de pays musulmans, la communauté LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre) vit le martyre, la religion islamique condamnant énergiquement ce genre « d’écart ».
On se rappelle encore l’incident survenu en avril 2020 au Maroc lorsqu’un influenceur Instagram s’est mis à dévoiler l’identité de certaines personnes homosexuelles mettant ainsi leur vie en danger.
En Algérie, en Libye, la situation ne doit pas être différente. Même en Tunisie, pays à tradition française bien ancrée, la situation n’est pas particulièrement différente. On se souvient de la situation des personnes LGBT, en 2016, qui ont été condamnées pour avoir eu des rapports sexuels avec une personne de même sexe. En effet, ces dernières ont dû faire à une société particulièrement transphobe et homophobe – et qui continue de l’être à bien des égards - avec l’article 230 du Code pénal qui prévoit jusqu’à trois ans de prison pour un rapport sexuel entre adultes consentants. La transidentité est également mal perçue : dans ces pays, il est impossible de changer de statut civil.
Toutefois, le Maghreb comme le reste du monde arabo-musulman, reconnaît un certain « rôle » social aux homosexuels malgré la stigmatisation mentionnée. De fait, ils sont censés servir d’intermédiaire entre les mondes masculins et les mondes féminins dans les fêtes de mariage. Ils sont invités chez les hommes en présence de leurs épouses, et sont admis dans les espaces privés féminins. En Mauritanie, ils sont les confidents des femmes. Certains d’entre eux ont même réussi à obtenir une ascension sociale en devenant de grands commerçants.
Ainsi, dans beaucoup de pays musulmans, l’homosexualité est un sujet tabou régi selon les règles de la charia par des punitions sévères allant parfois jusqu’à la lapidation.
Malgré la peur des personnes homosexuelles au quotidien, elles réussissent à se rassembler dans des associations comme Shams (Soleil), Damj (Intégrer), Chouf (Regarde), Mawjoudine (Nous existons) en Tunisie. En Algérie, la diffusion en 2014 d’El Shad, un magazine trimestriel qui s’adresse à la communauté LGBT, a révolutionné les choses.
Malheureusement au Maghreb et dans bien d’autres pays, les homosexuels sont toujours stigmatisés et risquent leur vie au quotidien à cause de leur orientation sexuelle.
