source photo: financial africa

Sous la présidence d’honneur de Son Excellence le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le Ministère du Pétrole de l’Energie et des Mines a organisé, mardi et mercredi, 24 et 25 mai 2022, une rencontre sur les Stratégies Energie et Mines au palais des Congrès Al Mourabitounes de Nouakchott, sous le thème « Accélérer la transition énergétique et bâtir une industrie des métaux verts en Mauritanie » qui a enregistré la présence des principaux partenaires de notre pays dans le domaine de l’énergie et des mines représentés par les plus hauts responsables de ces sociétés de renommée mondiale.

Lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre présidée par Son Excellence le président de la République, présence par laquelle il donne un signe fort de son appui à ce secteur et aux stratégies ambitieuses de développement de l’énergie et des mines élaborées par le gouvernement, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, Monsieur Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a affirmé que l’ambition tracée par Son Excellence le président de la République pour le gouvernement, dans ce domaine, se traduit dans le positionnement de la Mauritanie comme pôle régional dans la production et l’exportation d’énergies complémentaires, tels le gaz et les énergies renouvelables, les métaux transformés, la production d’hydrogène vert et de la production de minerais à faibles taux de carbone destinés aux marchés internationaux, notamment ceux d’Europe.

Le ministre du Pétrole a ajouté que cette ambition, quoiqu’elle paraisse difficile, est à notre portée du fait de l’existence de quantités importantes de gaz estimées à plus de 100 trillions mètres cubes, dont le champ de Grand Tortue « Ahmeyim » que la Mauritanie a en partage avec le Sénégal frère, le champ gazier « Biralla » se trouvant dans le même bloc, mais complètement dans les eaux territoriales mauritaniennes, en plus des ressources inestimables en énergies solaire et éolienne évaluées à près de 4000 GW, dont 50 GW pouvant être développés en respectant les exigences environnementales les plus fermes, sans oublier nos réserves considérables en minerai de fer estimées à 1,5 milliard de tonnes.

Lors de cette même cérémonie d’ouverture, le Vice-président exécutif de la Production et de l’Exploitation à la société BP, M. Gordon Birell, a déclaré qu’il s’était rendu compte, lors de sa rencontre avec le Président de la République, et pendant leur conversation, que Son Excellence appréhendait fort bien l’importance du projet « Ahmeyim » pour le pays et qu’il lui avait clairement fait comprendre la nécessité d’accorder à ce même intérêt au contenu local en investissant des projets et activités qui profitent directement aux populations vivant dans la zone d’exploration et d’exploitation, précisant que BP s’engage à œuvrer pour la réalisation de cet objectif de RSE (responsabilité sociétale des entreprises).

Le haut responsable de BP a indiqué également que la Mauritanie « a le bon objectif, les meilleurs partenariats et le potentiel de réussite pour devenir un pôle énergétique intégré », soulignant que « la vision du BP est principalement fondée sur ces trois critères fondamentaux pour assurer un partenariat durable. »

M. Gordon Birell, a fait remarquer que, « dans un contexte où la demande de gaz augmente et où l’assurance de l’approvisionnement est faible, le gouvernement mauritanien a vu la nécessité de fournir un climat favorable aux affaires qui soutient le développement du grand projet, encourage et promeut l’investissement. »

Revenant sur le partenariat fructueux avec la Mauritanie, le Vice-président du groupe BP a, particulièrement, apprécié les opportunités de la Mauritanie qui, dit-il, « ne se limitent pas au gaz mais comprennent, également, le potentiel ambitieux dans les différents types des énergies renouvelables devant favorisé le développement d’une industrie florissante et l’accès à un marché de l’hydrogène nécessitant des hubs énergétiques intégrés auxquels la Mauritanie s’y emploie. »

À cela, poursuit-il, s’ajoute le soutien du gouvernement qui témoigne de son ambition pour contribuer fortement à cette transition au sens large.

De ce fait, il a indiqué que BP travaille actuellement avec leurs partenaires (Kosmos Energy, SMHPM, Petrosen) sur le projet GTA pour la livraison sûre du gaz de la phase 1 du projet, dont les travaux sont terminés à plus de 70 %. « Cette opportunité arrive à un moment où la demande augmente et où les capacités d’approvisionnement s’amenuisent », estime M. Gordon Birell, ajoutant que la Mauritanie dispose d’autres ressources d’énergies que le gaz comme l’énergie solaire, l’énergie éolienne et l’hydrogène. « BP travaille envisage aussi les opportunités de développement du champ Biralla et les possibilités de son exploitation commerciale.

M. Gordon Birell a ajouté : « notre société voit les perspectives d’un partenariat à long terme avec la Mauritanie, ce qui pourrait nous aider à diversifier nos sources d’énergie et à respecter notre engagement à réduire les émissions de carbone ».

Le directeur exécutif adjoint du géant en énergie a évoqué la présence de 24 techniciens mauritaniens dans les sociétés du groupe BP à travers le monde pour acquérir les connaissances et compétences nécessaires pour travailler dans le champ Grand Tortue « Ahmeyim » dès leur retour en Mauritanie. Il a aussi précisé que plus de 150 Mauritaniens ont été engagés localement pour travailler dans ce projet gazier d’importance pour le pays.

A son tour, le PDG de Kosmos Energy, M. Andrew G. Inglis, a salué le soutien qu’apporte Son Excellence le président de la République Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à la société Kosmos Energy et le professionnalisme du Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie. « Nous fêtons le dixième anniversaire de notre présence en Mauritanie mais espérons rester de longues années encore », a ajouté le PDG de Kosmos Energy.

Il a déclaré que son entreprise est déterminée à jouer son rôle au service du développement du secteur de l’énergie en Mauritanie. Il a ajouté, dans la présentation faite lors de la rencontre de Nouakchott sur les Stratégies Pétrole et Mines, notamment l’aspect traitant des perspectives du développement du secteur gazier en Mauritanie, que l’offre des énergies constitue un enjeu majeur parmi les défis auxquels est confronté la Mauritanie, tout en soulignant que les opportunités y sont énormes en même temps que les risques qui s’y rapportent.

Andrew G. Inglis a, par la suite, souligné que le projet fondamental de l’entreprise vise à exporter du gaz vers le marché tout en assurant la durabilité d’une énergie renouvelable.

Au terme de sa présentation, il a fait remarquer que la Mauritanie, à travers la vision de Son Excellence le Président de la République, entend s’engager activement dans le domaine de l’énergie.

Andrew G. Inglis a ensuite évoqué quelques spécificités du gaz mauritanien le distinguant des autres, notamment son coût d’extraction et son exportation vers l’Europe plus bas comparativement à d’autres productions. Le gaz mauritanien se distingue aussi par un taux plus bas d’émission de carbone, étant à 40% en deçà du gaz américain, son concurrent direct, et 25% du gaz qatari. Le PDG de Kosmos Energy a aussi souligné que le trajet d’acheminement du gaz mauritanien vers l’Europe est plus court de moitié environ, et parfois plus, que le transport de cette ressource des Etats Unis, le temps mis en mer de la Mauritanie vers le Vieux continent étant de 5 à 6 jours, alors qu’il est de 12 à 15 jours venant des USA.

Le PDG de Kosmos Energy estime que la baisse de l’offre, à court terme, en ce qui concerne le gaz naturel liquide (GNL), va pousser les investisseurs à privilégier les projets qui offrent l’opportunité d’avoir une production avant 2027, avec des avantages concurrentiels dont la présence d’importantes réserves en gaz, la réduction des coûts d’extraction et de transport ainsi que la baisse des émissions de carbone et le soutien des gouvernements.

Quant à M. J. Paul Rollinson, PDG de Kinross Gold Corporation, il dire que Kinross « est fière de s’associer aux autorités mauritaniennes pour contribuer au développement du secteur extractif du pays et à son développement économique » et s’engage à accompagner la Gouvernement mauritanien dans ses efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers une utilisation accrue de nouvelles technologies vertes dans l’exploitation de la mine Tasiast.

Le PDG de Kinross a présenté le point de vue de Kinross sur les opportunités en matière d’énergies renouvelables pour le développement de l’industrie minière en Mauritanie. Il dira que Kinross « adhère pleinement à la nouvelle vision de l’Etat Mauritanien, pour une transition énergétique visant à mieux valoriser ses ressources et à promouvoir les investissements dans son secteur extractif et énergétique.» Il précisera qu’à cet effet, « Kinross s’est fixé un objectif de réduire l’intensité de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 30 % d’ici 2030, et d’être une entreprise à émissions nettes de GES nulles d’ici 2050, soit une réduction de 530 000 tonnes sur la durée de vie de la mine. »

Pour aider à atteindre cet objectif, Kinross s’est lancée dans un grand projet de construction d’une centrale solaire photovoltaïque d’une capacité de production de 34 MW et de 18MW de stockage qui devrait fournir 20 % de l’énergie de Tasiast et réduire les émissions de GES de 530 000 tonnes sur la durée de vie de la mine.

Le président directeur général de Kinross a indiqué que sa société exploite l’une des plus grandes mines d’or dans le monde, employant plus de 1200 personnes dont 98% sont Mauritaniens, assurant leur volonté de servir les collectivités locales. Il a ainsi énuméré certaines des interventions de Tasiast auprès de ces communautés citant, à titre d’exemple, les interventions dans le domaine sanitaire dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.

Au cours de cette même cérémonie d’ouverture, la représentante de la Banque mondiale à Nouakchott, Mme Cristina Isabel Panasco Santos, a salué les orientations et la stratégie nationale suivies par la Mauritanie dans le domaine de l’énergie et l’attention qu’elle accorde à la protection de l’environnement.

A l’issue de la cérémonie d’ouverture, Son Excellence le président de la République a pris une photo de groupe avec les hôtes de marque du Ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie et a échangé avec eux sur des sujets liés à la thématique générale de la rencontre et les différents partenariats que leurs sociétés entretiennent avec la Mauritanie.

Des accords importants et des réponses à des questions posées

.

En marge des travaux de la rencontre de Nouakchott sur les stratégies Energie et Mines, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Énergie, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a procédé à la signature deux accords portant sur le développement des projets d’hydrogène vert Aman et Noor avec M. Adonis Pouroulis, PDG de Chariot, et M. Mark Ceandall, président directeur général de la société CWP-Globlal, spécialisée en énergies renouvelables.

Par ailleurs, le ministre du Pétrole a supervisé la signature d’une convention entre la SNIM et ArcelorMittal, qui vise à étudier la faisabilité d’une unité de bouletage de 2,5 millions de tonnes pour la production d’acier vert.

Avant la signature de ces différents accords, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh et les principaux responsables des plus grandes sociétés opérant dans le secteur de l’énergie ont répondu aux questions des journalistes.

Répondant à une question de l’Agence mauritanienne d’Information (AMI), le Ministre du Pétrole a indiqué que la stratégie nationale de l’énergie et des mines vient couronner une série d’études menées sur plusieurs mois pour penser une vision qui pourrait placer la Mauritanie dans le peloton de tête. Il a ajouté que cette étude a commencé par l’analyse d’une série de problématique dont la nécessité de préciser la vision stratégique ainsi que les investissements prioritaires à réaliser.

Il a indiqué que l’objectif de la rencontre de Nouakchott sur les stratégies Energie et Mines était de réunir tous les partenaires de la Mauritanie, en un seul lieu, afin d’échanger leurs points de vue sur des questions liées à leur domaine d’activité. La stratégie en question « est le résultat d’études scientifiques complexes », dira le Ministre du Pétrole, mais ce qu’elle pose comme ambition visant à faire passer la Mauritanie à une position avancée, dans le secteur des énergies, « est à portée de main si nous conjuguons tous nos efforts » en vue d’atteindre cet objectif », conclut-il.

De son côté, le directeur exécutif adjoint de BP, le principal investisseur dans le gaz mauritanien, a confirmé dans sa réponse à une question de l’Agence de presse mauritanienne, que, comparativement à d’autres pays où cette compagnie gère des actifs dans le domaine du pétrole et du gaz, le climat des affaires et de l’investissement en Mauritanie est l’un des plus attractifs. Il a ensuite réaffirmé que le taux d’exécution des travaux du champ Grand Tortue « Ahmeyim » (GTA) a atteint 70%, et que les premières exportations de gaz mauritanien se feront fin 2023. Le succès de cette expérience engageant des investissements jouera sans doute en faveur de l’arrivée d’autres grandes entreprises, a laissé entendre le directeur exécutif adjoint de BP.