Par Jean Paul HABIMANA
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. Il n’ y a nul dédommagement possible à quiconque renonce à tout. » Rousseau La liberté est d’abord une notion métaphysique : l’homme est-il libre ou déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas ?
S’il est la cause première de ses choix, on dit qu’il possède un libre arbitre. Cependant, un tel pouvoir est difficilement démontable. C’est ensuite une notion morale. Le concept « liberté » a été objet de discussion de grands philosophes célèbres. Nous allons nous intéresser sur la réflexion philosophique sur « liberté » développé par certains philosophes. Kant : la liberté, ne pouvant être libre peut choisir entre le Bien et le Mal : pour devoir, il faut d’abord pouvoir. Réciproquement, selon Kant, seul un être moral peut être libre : liberté est alors synonyme d’autonomie. A contrario, celui qui veut jouir sans contrainte morale est appelé libertin. C’est enfin une notion politique. On oppose ici le citoyen libre à l’esclave. Lorsque l’Etat exerce peu de contraintes sur l’individu, on parle d’un état libéral. Si l’individu estime que les lois sont trop contraignantes et tuent sa liberté (qu’elles sont liberticides), il lui arrive de contester l’Etat sous toutes ses formes. Un tel individu est dit libertaire ou anarchiste. Montesquieu : théoricien de séparation de trois pouvoirs. Montesquieu ; penseur de la séparation des pouvoirs car là où l’exécutif, le législatif et le judiciaire sont concentrés dans la même main, règne …. « un affreux despotique ».
Pourtant, l’auteur de l’Esprit des lois ne croit pas à un régime de pure liberté même a paru insupportable à des peuples qui n’étaient pas accoutumés à en jouir. C’est ainsi que qu’un air pur est quelques fois nuisible à ceux qui ont vécu dans un pays marécageux. Jugeant qu’ « il n’ y a rien de plus insolent que le peuple », Montesquieu veut pour la France non pas une République mais une monarchie parlementaire. Spinoza : il conteste l’idée que l’homme possède un pouvoir grâce auquel il échapperait aux lois de la nature : l’homme n’est pas « un empire dans un empire » cependant il n’a pas de « libre arbitre », sa liberté réside dans la connaissance de la nécessité : dans l’accès aux idées adéquates par rapport au monde. Est libre celui qui agit conformément à sa nature. Notre puissance d’agir, élevée à son maximum – réglée, donc, par la raison – est ce qui constitue notre liberté. Sartre : pour l’existentialisme « l’homme est condamnée à être libre ». Il ne peut pas choisir : refuser de choisir, c’est choisir de ne pas choisir. Seul être pour qui « l’existence précède l’essence », l’homme n’est pas donc ce que ce qu’il se fait être : il est produit de ses choix. Certes, compagnon de route de marxisme, Sartre ne nie pas que l’homme subit de fortes déterminations historiques, qu’il naît « en situation » Mais estime que chaque homme peut toujours s’arracher à la situation qu’il n’a pas choisie.
Rappel historique de la liberté de la presse
La presse anglaise, qui est la première a obtenu dès 1695 du Roi le droit d’être imprimée sans autorisation préalable. C’est du reste un Anglais, le poète Milton qui plaida en 1644 pour la liberté d’imprimer « sans autorisation ni censure ». Dans son Bill of Rights de 1776, l’Etat de Virginie fait de la liberté de la presse l’un des remparts de la liberté. Ce principe a été retenu et repris par le Premier Amendement apporté en 1791 à la Constitution des Etats-Unis d’Amérique : « Le Congrès ne fera aucune loi restreignant la liberté de parole ou de la presse ». La France révolutionnaire de 1789, fidèle aux mêmes idéaux, introduisit dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen une disposition : « Tout citoyen peut(…) parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans le cas déterminé par
