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Belgique : Décryptage de l’après Elections 2024

Belgique : Décryptage de l’après Elections 2024

Belgique : Décryptage de l’après Elections 2024

/ POLITIQUE / Thursday, 13 June 2024 17:35

En Belgique, comme dans les autres pays de l’Union européenne (UE), les élections ont rendu leurs verdicts faisant des heureux (gagnants) mais aussi des malheureux (perdants). Si en France la cuisante défaite du parti présidentiel « Renaissance » a été vécue comme un tremblement de terre de magnitude 7, en Belgique, les rapports de force ont peu évolué avec la victoire d’une droite qui parvient à garder la main et à entamer, déjà, des discussions sur la configuration et la gestion d’un pouvoir probablement perturbé par la nouvelle donne européenne avec des alliances, parfois contre nature, et d’autres qui découlent d’une certaine logique idéologique et politique.

Au lendemain du scrutin fédéral, régional et européen, un constat s’impose : les lignes basculent vers un pays de centre-droit, voire très à droite en Flandre. Le MR est le grand gagnant des élections côté francophone. Les Engagés réalisent aussi une percée importante en Wallonie. Au fédéral, c’est la N-VA de Bart De Wever qui est en tête.

Au plan individuel, les « malheureux » dont on parlait tantôt sont ces dix-huit députés bruxellois qui n’ont pas été réélus dimanche ! C’est l’équivalent d’un cinquième du Parlement régional bruxellois.

Dans le groupe linguistique francophone, c'est sans surprise au sein des formations les plus marquées par la défaite, à savoir Ecolo et DéFI, que les retraits forcés sont les plus nombreux. 

Cependant, beaucoup d’analystes sont sceptiques sur la capacité de relever le défi de la montée de l’extrême droite européenne, en faisant la jonction avec une politique belge où le sens de la mesure doit être le maitre mot, aussi bien chez les vainqueurs que chez les vaincus, car il faut être en capacité de fédérer, de rassembler et ne pas vouloir dépecer le pays ». Le président du MR dispose-t-il de tous ces atouts pour pouvoir aller de l’avant ? Pour la formation de gouvernements, Les Engagés sont, bien sûr, un partenaire privilégié.

Dans ces élections, c’est sans doute le succès du Team Fouad Ahidar, vainqueur de trois sièges au Parlement bruxellois et d'un siège au Parlement flamand, qui est sans aucun doute la plus grande surprise des élections de dimanche à Bruxelles. La liste de l'ancien élu de Vooruit a même failli obtenir un siège à la Chambre, ce qui aurait été sans précédent pour un parti néerlandophone bruxellois depuis la sixième réforme de l'État.

Fouad Ahidar, interrogé par Belga, attribue ce résultat à la diversité : "Notre liste comprend toutes les nationalités, des autochtones et des allochtones, des néerlandophones et des francophones". Il affirme également avoir développé un vaste réseau et mené une campagne intense via la messagerie Whatsapp : "C'est l'aboutissement de vingt ans de politique", a-t-il admis.

Fort de son score élevé à Anvers, le parti communiste PTB rêve d'un gouvernement de gauche dans la ville flamande.

"Avec les trois partis de gauche, on atteint 43%. Si le CD&V décide de prendre ses responsabilités, nous pouvons alors nous passer de Bart De Wever", a osé lundi le secrétaire général de la formation marxiste Peter Mertens lors d'une conférence de presse à l'issue du bureau de parti.

Le MR est donc à la manœuvre pour former un gouvernement fédéral le plus vite que possible. Pour son président, « On n’est pas obligé d’attendre des semaines avant de fixer une constellation de partis. Il y a moyen que les choses puissent aller très vite. On est plus sur des semaines que des mois. Il y a des constellations plus évidentes que d'autres. Le message du PS (ndlr: qui a annoncé son choix de siéger dans l'opposition) rend une constellation plus évidente », a-t-il toutefois indiqué.

Paul Magnette (PS) a été bon perdant : "Je tiens à saluer la victoire du MR et des Engagés. La vague est à droite, il faut le reconnaître. Nous irons donc dans l'opposition dans chacun des niveaux de pouvoir. C’est la conséquence logique ».

Le président du PTB Raoul Hedebouw invité mardi matin par le roi Philippe au Palais royal dans le cadre des consultations des présidents de parti pour la formation d'un prochain gouvernement fédéral, s’est réjoui, lui aussi, du score réalisé par sa formation : « Nous sommes le quatrième parti national et même le troisième parti francophone », a déclaré le responsable communiste.

Malgré le vote obligatoire, l'abstention a battu son précédent record en Belgique. Plus de 1.050.000 électeurs (soit 12,5% du corps électoral) ont en effet boudé les urnes dimanche, soit 100.000 de plus qu'en 2019. Ces abstentionnistes représentent ainsi virtuellement le deuxième parti du pays, pas très loin derrière la N-VA et son 1,165 million d'électeurs.

La Rédaction

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