frnlen

Beauté africaine : Miss Rwanda 2021, un modèle universel 

Beauté africaine : Miss Rwanda 2021, un modèle universel 

Beauté africaine : Miss Rwanda 2021, un modèle universel 

/ SOCIETE / Tuesday, 23 March 2021 13:09
source photo: CONAN Daily
 
Par Sneiba Mouhamed 

« La beauté ne se discute pas, elle règne de droit divin. Elle fait prince quiconque la possède » disait Oscar Wilde. Il suffit aujourd’hui de parcourir les concours de « Miss » organisés partout en Afrique pour se rendre compte que la beauté africaine s’installe comme valeur sûre dans l’univers de la mode, du mannequinat et même du cinéma. 

Au Rwanda, par exemple, la beauté africaine éclate dans toute sa plénitude, quand on fait la revue des « Miss » dans ce pays depuis l’organisation de la première exhibition en 1991, remportée par Nubuhoro Jeanne, à la dernière édition en 2021 qui a sacré, samedi, Grace Ingabire, 25 ans.

C’est probablement le type de beauté qui peut rallier, si l’on tient à chercher le « modèle » universel avec des critères communs de taille attirant les hommes et les spécialistes de l’esthétique féminine. 

Si l’on s’en tient à cette notion, l’Afrique se fera une bonne place dans les concours internationaux tels que Miss Monde et Miss Univers, qui sont les deux concours de beauté les plus célèbres tentant de trouver une conformité de goût autour d’une notion fluctuante. Le continent noir, qui a son concours Miss Afrique est entré dans la danse en remportant son Premier Prix, avec une peau noire, seulement en 2001 grâce à la Nigériane Agbani Darego. L’Égypte (1956) et l’Afrique du Sud (1958) avaient déjà connu cette consécration, mais avec des lauréates qui répondaient aux canaux de la beauté occidentale.

Ces concours s’ajoutent donc aux points de divergence entre l’Afrique et le reste du monde, mais ils ont, comme avantage, de montrer combien la notion de beauté est une affaire de goût, comme le soulignait déjà au 18e  siècle Voltaire dans son Dictionnaire philosophique : « Beauté : Demandez à un crapaud ce que c’est que la Beauté, le grand beau ! Il vous répondra que c’est sa femelle avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un nègre de Guinée ; le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux enfoncés, un nez épaté. Interrogez le diable ; il vous dira que le beau est une paire de cornes, quatre griffes, et une queue. Consultez enfin les philosophes, ils vous répondront par du galimatias ». Il en conclut que le beau est très relatif, comme ce qui est décent au Japon est indécent à Rome, et ce qui est de mode à Paris ne l'est pas à Pékin.

Cette subjectivité mise en avant par Voltaire, il y a plus de deux siècles, gagnerait à être entendue aujourd’hui où les goûts et les couleurs - qui ne se discutent pas – de chacun se retrouve dans tous les domaines, y compris celui du sport (Messi et Ronaldo, Pélé et Maradona). 

La beauté africaine s’impose alors d’elle-même, quand on comprend que l’appréciation ne peut être une quête d’uniformisation. C’est le regard que l’on porte sur ce que l’on voit, à un instant T, qui provoque en nous un mélange de sentiments et de sensations provoqués par l’exotisme des formes et des couleurs, plus que par la référence à un modèle choisi par prédétermination. Le Black is beautiful évoqué par Sartre, dans sa préface à « Les Damnés de la terre » de Franz Fanon, n’est plus une réaction au rejet par le Blanc, après l’échec de la tentative d’assimilation, mais l’affirmation de son être, sans fard ni retouches.

 

Please publish modules in offcanvas position.