Par MARIEME BA

Du 19 au 21 août,les luttes féministes fusent à Dakar.  La première édition d'un festival féministe s'est déroulée sous l'initiative du collectif Jàma.  Un espace horizontal pour dialoguer autour des inégalités structurelles,  des violences morales,  économiques et physiques qui  font le quotidien de beaucoup de femmes sénégalaises.

Le Musée de la Femme Henriette-Bathily de la Place du Souvenir africain a accueilli pendant trois jours des débats, des activités culturelles et ludiques autour des questions de genre. Un cadre féministe innovant qui favorise le partage d'expériences entre générations de militantes. Des panels d'apprentissage du féminisme ont été aussi offerts aux novices dans le but de déconstruire les stéréotypes sexistes qui font la condition de la femme.

Régler les contradictions sur la situation des femmes est une quête perpétuelle du féminisme.  Se battre pour leurs droits, l'égalité des sexes, la fin de tout type de violences à l'encontre de la femme  est leur règle d'or. À cela,s'ajoute la recherche d'une autonomie financière pour mener dignement et pleinement leur combat.Le militantisme n'est plus qu'une simple question d'engagement, il est devenu une attitude, un mode de vie, une pratique résultante de l'éducation.  

Le festival féministe Jotaay Ji est une occasion de participer à des débats féministes concernant le patriarcat et son côté néfaste, la sexualité positive devant les violences et les injustices dont les femmes sont victimes. En somme, cela revient à briser les stéréotypes définis par le patriarcat qui met les femmes dans une insécurité totale.

Éclairer l'opinion sur les différentes polémiques soulevées sur la question du féminisme est d'une importance capitale dans une société.Les classes sociales favorisent les inégalités. Rien que la  précarité et la non-alphabétisation profitent davantage au patriarcat. Donner de la chance au matriarcat revient à favoriser plus de  recherches sur le vécu des dames pour y trouver des solutions durables.

Le changement de paradigme favorisera une meilleure société pour les femmes et les filles. Par elles et pour elles afin qu'il y ait plus égalité !  

Même le code de la famille sénégalaise de 1971 n'a pas échappé aux discussions du festival féministe.  Toutes ces revendications qui préconisent la refonte du code ont été traitées point par point.  L'âge du mariage chez les jeunes filles, l'autorité parentale et la puissance maritale ont été passées à la loupe, ainsi que l'article 196 du code de la famille qui dit que:  « L’établissement de la filiation paternelle est interdit à tout enfant qui n’est pas présumé issu du mariage de sa mère ou n’a pas été volontairement reconnu par son père ».  Tellement de discriminations qui méritent de reposer le débat pour un nouveau code consensuel suivant les différentes attentes pour plus de protection des femmes et Sénégalaises.

Ainsi, que de questions transversales concernant les réalités féminines entre frustrations,  injustices sociales, violences basées sur le genre, santé et bien-être ont fait la portée de ce festival.

Le féminisme est africain et la relève promet d'être assurée par cette nouvelle génération déterminée et cultivée.