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Présidentielle à Djibouti : le score à la soviétique de GUELLEH, un coup dur pour la démocratie

Présidentielle à Djibouti : le score à la soviétique de GUELLEH, un coup dur pour la démocratie

Présidentielle à Djibouti : le score à la soviétique de GUELLEH, un coup dur pour la démocratie

/ POLITIQUE / الأحد, 11 نيسان/أبريل 2021 19:58

source photo: Jeune Afrique

Par Sneiba Mohamed 

A Djibouti, petit État d’Afrique (921 804 habitants), le Président sortant vient de réaliser le score « exceptionnel » de 98 % des voix ! À une époque pas si lointaine, avant la chute du Mur de Berlin (1989), on aurait parlé d’un score « à la Soviétique ». Une tradition russe qui perdure encore dans certains pays de l’ancienne URSS, mais également dans des États africains.

Ismail Omar GUELLEH, le président de Djibouti, pays situé à l’est de l’Afrique entre l’Éthiopie et l’Érythrée, est à son cinquième mandat. Il avait réalisé son meilleur score en 2005 avec 100% des voix.

Cette ancienne colonie française fait ainsi de la résistance au Discours de la Baule du 20 juin 1990, comme d’autres pays africains qui ont trouvé la parade constitutionnelle en faisant sauter le verrou des mandats.

Être « mieux élu » que Noursoultan NAZARBAÏEV du Kazakhstan, le « dernier des Soviets » qui se faisait élire sans gêne avec 97,7 %, et dont le successeur, après 30 ans de pouvoir absolu, a donné le nom à la capitale Astana.

En Afrique, la démocratie devrait être une exigence des peuples, de la communauté internationale, mais surtout des bailleurs de fonds. La démocratie est la condition sine qua non de la bonne gouvernance, et donc du bien-être des populations. S’il y a des exceptions, avec des pays qui ont réussi un réel décollage économique, comme le Rwanda, le Maroc et l’Éthiopie, d’autres continuent à faire du surplace, ne réalisant ni l’une (la démocratie) ni l’autre (l’amélioration des conditions de vie des populations).

La communauté internationale dispose pourtant de nombreux arguments pour « forcer » la démocratisation de l’Afrique. Ou, du moins, la faciliter. En utilisant, à bon escient, le principe de la sanction et de la récompense. Pour cela, il faut franchir d’abord la mise à niveau d’un Conseil de sécurité agissant avec moins de rigidité, se départant même - pourquoi pas - du privilège du veto dont jouissent ses cinq membres permanents (USA, Russie, France, Royaume-Uni, Chine), établi pour protéger les intérêts des membres-fondateurs des Nations unies qui étaient sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale.

Une ouverture à d’autres pays émergents ou de puissances avérées, militairement (Inde, Pakistan, Afrique du Sud, Égypte) ou économiquement (Japon, Allemagne, Brésil, Corée du Sud) pourrait bien les pousser vers un meilleur équilibre du monde, donc plus de démocratie, par la volonté de la majorité et non plus le privilège du veto. Ce dernier, dans son essence première (son sens) est une arme de blocage non d’entente pour une meilleure gouvernance mondiale.

Une réforme du système des Nations-Unies dans ce sens profiterait, en premier lieu, à l’Afrique qui devrait pouvoir s’adapter, volontairement, à toute évolution et non pas d’adopter, par contrainte, une démocratie qui a ses particularités d’un pays à un autre, mais dont le modèle reste immuable partout.

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