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Le prince Philip, duc d’Édimbourg (1921-2021) : Une vie hors du commun

Le prince Philip, duc d’Édimbourg (1921-2021) : Une vie hors du commun

Le prince Philip, duc d’Édimbourg (1921-2021) : Une vie hors du commun

/ POLITIQUE / الأربعاء, 21 نيسان/أبريل 2021 07:17
source photo: gala.fr
 
Par Sneiba Mouhamed

Le décès, le 9 avril dernier, à l’âge 99 ans, du prince Philip, duc d'Édimbourg, et époux d’Elisabeth II, a plongé le Royaume-Uni dans une profonde tristesse. Une tristesse ressentie également de par le monde, tant le personnage, au-delà de son appartenance à l’une des familles royales les plus célèbres d’Europe, a eu un parcours des plus atypiques tout le long de soixante-dix ans de règne.

Certes, de l’extérieur, d’aucuns pensaient que le défunt prince vivait à l’ombre de sa royale épouse, qui a accédé au trône du Royaume-Uni, le 6 février 1952, mais de l’intérieur, l’on savait qu’il était le premier – et précieux – conseiller de la Reine. Une vie emblématique dont tout ce qui se disait, ou se dira maintenant que le prince Philip n’est plus là, restera dans le domaine historique, qui alimente la vie au palais de Buckingham depuis trois-quarts de siècle. 

Né Philippe de Grèce, et devenu Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg à son mariage avec Elisabeth, avant qu’elle ne devienne reine du Royaume-Uni et des autres royaumes du Commonwealth, il avait plusieurs sangs royaux dans les veines : fils du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg, petit-fils du roi des Hellènes Georges Ier, cousin germain des rois Georges II et Paul Ier, petit-neveu de la dernière tsarine Alexandra Fiodorovna Romanova et de la princesse Irène de Prusse, et, par mère Alice de Battenberg, arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria du Royaume-Uni. On peut dire donc qu’il a renoncé à son titre pour accéder à un titre encore plus prestigieux. Mais l’Histoire retiendra de la Vie du prince Philip d’autres parcours exceptionnels qui ne cèdent en rien à celui de son destin de monarque.

Engagé dans l’humanitaire, le prince Philip aurait soutenu plus de 800 organisations caritatives. A tel point que la donation de sa fortune personnelle, estimée à 10 millions de livres (11 millions d’euros), envisagée par certains, relève de la surréalité, tant l’on ne sait pas sur quels critères se baser pour donner aux uns et non aux autres.

Mais le côté le plus lumineux de la vie du prince Philip est cette succession d’événements faite de renoncements, d’adaptations – adoptions – qui vont complètement changer son statut monarchique : son engagement très jeune (18 ans) dans la Royal Navy, ses études en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Écosse, mais surtout, sa rencontre avec la princesse Élizabeth alors âgée de seulement 13 ans. On retiendra également sa participation à la Seconde Guerre mondiale, dans les flottes de Méditerranée et du Pacifique. Ainsi, il a se dote d’un statut de héros de guerre, qui vient renforcer celui de prince naturalisé britannique, adoptant le nom de famille Mountbatten de ses grands-parents maternels britanniques. Il fait sauter le dernier verrou, avec l’obtention de la permission de George VI d’épouser Élizabeth.

Mais le plus bel hommage rendu au principe Philip restera celui de sa veuve, la reine Elisabeth II qui, lors de la cérémonie d’adieu restreinte à une trentaine de membres de la famille royale, déclara qu’elle perd celui qui était, selon ses propres mots, sa « force » et son « soutien » ; celui qui, depuis son couronnement en 1952, était resté en retrait pour soutenir indéfectiblement son épouse et devenir un pilier de la monarchie – et pour la famille royale un patriarche. Une vie hors du commun qui ne se répétera pas de sitôt dans l’une des plus vieilles monarchies d’Europe.

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