source photo: lalibre.be
Par Gloire MALTHUS
Depuis son accession au pouvoir, le 24 janvier 2019 à l’issue des élections présidentielles controversées de 2018, des réflexions tournent autour du mandat que Félix TSHISEKEDI use à la tête de la République démocratique du Congo.
S’il faut regarder le temps passé et le temps restant du Président congolais, TSHISEKEDI, on est tenté de dire que le régime en place a déjà consommé près de la moitié de son mandat et perdu plus ou moins 20 mois sur deux ans et demi bientôt, à la recherche de la consolidation du pouvoir autour de l’actuel président et de la riposte à la pandémie de Covid-19 à cause de son inaction totale.
1. De janvier à septembre 2019, 9 mois se sont écoulés avant que le premier Gouvernement sous Félix TSHISEKEDI ne soit connu.
De septembre à début mars, le gouvernement du Professeur Sylvestre Ilunga ILUNKAMBA n’a eu que 6 mois pour travailler dans une instabilité politique totale. Plusieurs personnes sont tentées de dire que c’est le seul moment que le gouvernement a eu pour travailler sous le mandat de TSHISEKEDI.
Mais cela aura été en contrepoids avec la Direction de Cabinet de Félix TSHISEKEDI, qui aurait freiné toute initiative pendant l’exécution de l’affaire 100 jours, qui a fini par un procès contre Vital KAMERHE, l’allié de taille et ex-directeur de cabinet du Président en exercice, condamné avec ses complices pour détournement de biens publics.
Il s’en suit aussi que le Parlement congolais n’a pas connu de stabilité depuis deux ans. Les animateurs des deux chambres sont conscients d’être assis sur des chaises éjectables.
Au total, 4 mois se sont écoulés avant que le Gouvernement SAMA LUKONDE ne soit connu, après une vague des déchéances à l’Assemblée nationale, au Sénat et au Gouvernement Congolais.
L’aboutissement de la nouvelle « union sacrée » autour du Président Félix est loin de rencontrer les unanimités.
2. Entre octobre et décembre 2019, Félix TSHISEKEDI rend visite au peuple de la Région de Beni, à l’Est de la République démocratique du Congo. Sur place, il lance des opérations dites de grande envergure contre les rebelles islamistes.
En deux mois, la fin de la guerre contre ces djihadiste est projetée, Félix TSHISEKEDI prend le risque de promettre de revenir en décembre pour célébrer les festivités de fin d’année puisque la région serait déjà en paix.
Ce qui n’a pas été le cas, au contraire, l’ennemi impose aux soldats congolais une guerre asymétrique et réussit à tuer des dizaines de citoyens et empoter d’autres en brousse.
Ses promesses de s’installer à l’Est se sont multipliées depuis, mais elles ne suivront sûrement pas.
En août 2020, les habitants du coin refusent d’ailleurs l’aide humanitaire qui vient de Kinshasa et ne jure que par la paix et non par les tôles apportées. Elle exige en plus le départ de la Monusco. La mission Onusienne est accusée de faillir dans la protection des civils ou la traque des rebelles.
Le régime en place semble vouloir consolider le pouvoir autour du Président TSHISEKEDI, mais des questions de réforme électorale et de la composition de la CENI pourraient n’être que des bombes à retardement, qui ne feraient que déchirer de nouveau le pays. De l’autre côté, la guerre à l’Est est loin d’être finie.