Par Kamali Fulgence
Pour la deuxième fois consécutive, la commémoration du génocide contre les Tutsis s’est déroulée sans rassemblement de masse en vue de la prévention de la propagation de l’épidémie du COVID-19.
Au niveau national, les activités de commémoration, qui ont été présidées ce mercredi 7 avril par le chef de l’État Paul Kagame ont commencé par le dépôt d'une gerbe de fleurs puis par l'allumage d'une bougie au Mémorial du génocide de Kigali. Ensuite, des hauts fonctionnaires du gouvernement, des corps diplomatiques et d'autres dignitaires sélectionnés se sont déplacés vers l'Aréna de Kigali, où s’est tenue la cérémonie de lancement officiel de la semaine de commémoration du 27ème anniversaire du génocide contre les Tutsis. D'autres citoyens ont suivi les débats en direct à la télévision, à la radio ou sur les réseaux sociaux.
Le président rwandais Paul Kagame a rappelé que c’est la deuxième fois que la commémoration du génocide des Tutsis ait lieu pendant la pandémie de Covid-19, regrettant que la distance physique ne fasse qu’ajouter un fardeau émotionnel aux survivants, dont la force a nourri le renouveau de notre nation.
Le président Kagame a salué le rapport de la commission d’historiens présidée par Vincent Duclert sur le rôle de la France dans le génocide contre les tutsis, en soulignant que cela permettra d’aller de l’avant. Il s’est, en outre, félicité que le peuple rwandais soit maintenant plus uni que jamais : « Le Rwanda n'a jamais été aussi uni et tourné vers l'avenir. Cela est d’autant plus vrai pour les jeunes du pays, qui constituent désormais la majorité de la population de notre pays. C'est pourquoi ceux qui veulent nous diviser et nous perturber ont échoué et continueront d'échouer », a déclaré le président rwandais.
De plus, Kagame a invité les Rwandais à ne pas avoir peur d’affronter les négationnistes puisque le génocide contre les Tutsis est une véritable histoire que personne ne peut et ne pourra contredire.
Bien qu’elle fasse habituellement partie des activités du 7 avril, la « Marche pour se souvenir » ainsi que la marche du 11 avril vers le site mémorial de Nyanza, ville de Kigali où plus de 2000 personnes ont été tuées. Un massacre en masse des tutsis qui a eu lieu après que l'ONU ait retiré ses soldats de la paix qui campaient dans l'ancienne école technique de ETO-Kicukiro où ils s'étaient réfugiés, a été également annulée.
De plus, malgré le fait que les activités officielles aient été considérablement réduites, le secrétaire général de la Commission Nationale de Lutte Contre le Génocide, le Dr Bizimana Jean Damascène, affirme que la visite des sites commémoratifs et les enterrements se feront conformément aux mesures préventives de Covid-19 : « Les gens seront autorisés à visiter les monuments commémoratifs du génocide pour pleurer leurs proches, mais les mesures de Covid-19 s'appliqueront. Ils suivront les directives normales en place pour l'inhumation ».
La cérémonie en mémoire des politiciens qui ont été tués pour leur refus d'être impliqués dans le génocide, qui normalement a lieu tous les 13 avril de chaque année à Rebero, rassemblera très peu de personnes, mais sera néanmoins diffusée à la radio et la télévision nationale ainsi que sur les réseaux sociaux.