Par Jean Paul HABIMANA ; politologue

« Être engagé, pour les personnes d’ici, d’ailleurs et de demain » Député Moutquin 

Parlementaire depuis mai 2019, ce premier mandat de Simon Moutquin est en réalité une prolongation de plusieurs années de militantisme à la fois en Belgique et à travers le monde entier. Entamé depuis 2015 dans le milieu associatif, Simon Moutquin fixe l’objectif de son mandat en ces termes : « Tout en affirmant mes convictions, je souhaite être le porte-parole des rencontres citoyennes, associatives et innovantes que j’espère les plus nombreuses possible pour inspirer mon travail en Brabant wallon, au Parlement ainsi qu’au Conseil de l’Europe. » 

Le député Moutquin explique que c’est en 2015 « qu’a débutée une « « crise de l’accueil » en Belgique. C’est cette crise qui donna naissance au parc Maximilien de la gare du nord ». Ainsi, les citoyens, dont faisait partie le Député, se sont réunis pour leur offrir à boire et à manger. La présence de nationalistes dans le gouvernement de l’époque a rendu cette intervention difficile, à cause de leur volonté manifeste de vouloir durcir la politique migratoire. C’est cette même année que des places d’accueil ont été fermées. Le Parti Écolo n’étant pas d’accord avec cette politique discriminatoire, avait choisi Simon Moutquin pour mener des réflexions sur le concept du « vivre-ensemble » et porter les couleurs du parti pour le Brabant wallon.  

Le combat des sans-papiers est un impératif pour le parti Écolo, estime le Député Moutquin 

De fait, la libre circulation partout dans le monde est la conviction politique pour laquelle plaide le Parti Écolo : « Nous souhaiterions qu’il n’y ait pas une libre circulation entre les Européens seulement. Nous plaidons pour que la libre circulation n’ait pas de frontière », affirme Moutquin. Celui-ci indique que son parti est en train d’engager un débat politique sur ce sujet d’actualité. A ce titre, Moutquin regrette que le 28 mars 2021, plus de 90 personnes aient disparu dans un bateau entre la Libye et l’Italie. Le parti est convaincu que la politique migratoire, critiquable à souhait, mérite une amélioration. Il est persuadé que l’expulsion des immigrés coûte très cher, or la Belgique compte environ 90 à 150 mille sans-papiers. Le combat des sans-papiers est un impératif pour le parti Écolo, estime le Député Moutquin : « nous combattons, au sein de notre parti, pour des régularisations de sans-papiers en Belgique, politique que nous poursuivons sans relâche » ajoute-t-il. 

De plus, le parti Écolo souhaite engager une réflexion sur le développement de voies sûres et légales. Des accords de partenariat avec des ONGS et des partenaires africains doivent s’intensifier pour permettre à un maximum de personnes de venir s’installer en Belgique le temps d’un projet. Ce partenariat peut, par exemple, porter sur des visas étudiants ou des visas humanitaires.  

Ce parti mène également depuis plusieurs années un combat pour demander aux États de mettre en pratique le statut de réfugié climatique : « Aujourd’hui, j’ai la conviction profonde que les défis climatiques, sociaux et démocratiques doivent être portés dans nos institutions pour et avec les citoyens », clame Député Moutquin. 

Les Écologistes vont tenter de combler un vide juridique pour créer un texte pour le statut de réfugié climatique, reprenant une idée qui existait déjà dans les années 70.  La Nouvelle-Zélande a par exemple déjà octroyé ce statut à des réfugiés des îles voisines.  Ces prochaines années, la problématique des catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique poussera plus de 40 millions des migrants aux portes de l’Union européenne. 

 La politique du parti Écolo face à la question de l’immigration 

Le Député Simon Moutquin propose une procédure plus rapide. Il demande aux autorités belges compétentes sur la migration de donner une réponse concernant la procédure de régularisation et les demandes d’asile plus rapidement.  « Parfois les procédures peuvent prendre plus de deux ans, cela signifie des longs mois à attendre dans un centre ou dans la rue une réponse. Pour les personnes les plus vulnérables, cette attente représente un réel danger » dixit Député Moutquin.  
 
Le grand débat actuel autour des sans-papiers concerne leur régularisation que le secrétaire d’Etat Sammy Mahdy ne souhaite pas. Pour le député Simon Moutquin, cette régularisation est urgente et doit reposer sur des critères clairs que nous défendons en Belgique: avoir un ancrage socio-économique depuis 5 ans, la scolarité des enfants, la situation médicale urgente sont quelques. Cependant, le Ministre de l’Asile et de l’Immigration a un pouvoir discrétionnaire sur l’octroi de ces régularisations et ne souhaite pas le modifier.  Ainsi, le député Moutquin tient à montrer son désarroi en vue de l’ampleur de la pandémie du Covid-19, qui a exacerbé les problèmes dans notre société, notamment concernant la problématique des sans-papiers. 

Le parti Écolo défend une démocratie participative 

A la recherche du meilleur régime pour rendre le bonheur aux Belges, le Député Fédéral Simon Moutquin mène des réflexions sur un modèle de démocratie citoyenne en Belgique. Le Député Fédéral soutient une démocratie délibérative, à l’image de celle qui permettait au peuple athénien qui se rassemblait sur l’Agora, pour délibérer publiquement et en même temps voter à main levée. Le peuple avait un pouvoir remarquable dans la décision de la chose publique au sein de la cité. Cependant, la démocratie a pris malheureusement une tout autre forme dans les sociétés modernes, compte tenu de la dimension territoriale et démocratique. A ce titre, le parti Écolo propose un nouveau regard sur la démocratie directe : « Les citoyens belges devront prendre part pour participer dans la chose publique », nous confie Député Moutquin. 

A ce titre, le Député révèle qu'il y a plusieurs propositions pour supprimer le Sénat où l'on prendrait 150 citoyens tirés au sort pour réfléchir avec les députés élus au sujet de société importants. Les élus du parti Écolo souhaitent rester connectés avec les citoyens du pays et ne pas vivre dans une tour d’ivoire. Leurs mandats sont limités dans le temps et chaque mandataire cède une grande partie de ses revenus au parti. Autre décision qui distingue le parti : au moment où les autres députés issus d'autres partis peuvent cumuler plusieurs mandats à l’Assemblée, les députés Écolo n'ont droit de se présenter qu’à deux mandats pour laisser l’opportunité aux autres de se présenter aux élections législatives. 

Philippe Defeyt, l'un des Pères fondateurs du parti Écolo en Belgique, a longuement lutté contre les inégalités sociales au sein de la société belge, lorsqu’il assumait les fonctions de président du CPAS à Namur. Au cours de sa carrière politique, il a activement défendu la politique du Parti Écolo du « vivre-ensemble ». Comme Parti citoyen qui s’impose des règles de gouvernance forte, le Parti Ecolo est fondé en mars 1980 en Belgique. En obtenant les six sièges parlementaires aux élections législatives de 1981, leur coup d’essai était un coup de maître.