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Maghreb: Le Maroc, le champion de la coopération sud-sud 

Maghreb: Le Maroc, le champion de la coopération sud-sud 

Maghreb: Le Maroc, le champion de la coopération sud-sud 

/ POLITIQUE / Tuesday, 18 January 2022 13:06

Par Sneiba Mohamed  

Le Royaume du Maroc pratique depuis des décennies une politique de coopération sud-sud souvent citée en exemple, au moment où l’Europe dont il est un point de passage « obligé » des candidats à l’émigration vers le Vieux continent « se ferme » de plus en plus. 

Le roi Mohamed VI, en monarque éclairé, poursuit, depuis 1999, la politique panafricaniste engagée par feu son père le Roi Hassan II. Cette vision est appréciée par bon nombre de pays africains dont les ressortissants n’ont pas besoin de visa pour entrer au Maroc. 

Cette politique gagnante du  Maroc, seule monarchie du contient africain mais éclairée procède d’un ensemble de faits et d’orientations liés à la fois à la diplomatie et à l’économie depuis le début du règne de Mohammed VI (1999) dans ses fondements, ses intérêts, ses champs d’action, ses difficultés et ses conséquences.   

L’offensive de charme vers l’Afrique a pour socle cette volonté de servir d’exemple pour tous les pays du Maghreb arabe (Egypte, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye) dans cette quête d’intégration au sein du continent. Le Maroc sert aussi, de manière stratégique bien pensée, son déploiement en tant que puissance africaine, tant dans son identité propre que dans son espace de projection.  

Bien que la marocanité du Sahara actée depuis bientôt un demi-siècle et confortée par des faits historiques soit acceptée par la majorité des pays africains, le Maroc a toujours privilégié une approche pacifique et négociée avec les irréductibles du Front Polisario en usant de moyens diplomatiques dissuasifs et d’un soft power économique qui a fait des miracles.  

Bien en phase également avec l’Europe dans sa volonté de lutter contre l’immigration clandestine et d’aider les pays africains confrontés à ce phénomène pour mettre en œuvre des programmes de développement de nature à aider la jeunesse, le Maroc agit comme un pays émergent qui a su mettre à profit ses atouts économiques et stratégiques pour investir conséquemment dans les secteurs de l’éducation, de l’agriculture et de la recherche scientifique. Le Maroc pratique aussi une politique volontariste d’ouverture qui permet à des dizaines de milliers d’étudiants africains de profiter de son expérience dans certains domaines où son leadership est bien établi. 

Dans cette perspective, la diplomatie bilatérale est apparue comme le cadre le plus propice à un réengagement aussi prudent que progressif. La prééminence royale sur la politique étrangère a joué un rôle central dans ce processus. En effet, la pérennité des accords de coopération reposait sur la caution symbolique apportée par le monarque à l’entretien de liens personnels avec les chefs d’État africains. En l’espace de 15 ans, entre 2001, date de sa première visite en Mauritanie, et 2016, date de la demande de réadmission à l’UA, le roi a effectué une quarantaine de visites d’État sur le continent, instaurant de nouveaux cadres de coopération multisectoriels, en priorité avec les pays francophones. 

L’ensemble des ministères ainsi que le secteur privé étaient mis à contribution dans cet effort pour instaurer un cadre juridique, des normes et des règles de coopération propres à faciliter le travail des secteurs publics comme privés.  

Depuis le début du règne de Mohammed VI, le Maroc s’est davantage ouvert aux marchés mondiaux des capitaux et s’est engagé à l’échelle domestique dans la quête de l’émergence par la croissance économique. Cette quête s’est illustrée par des investissements considérables dans les infrastructures urbaines et rurales, par la transition vers la production manufacturière et par le maintien d’un taux de croissance de 4 % en moyenne depuis les années 2000. De nombreuses grandes entreprises publiques et privées souhaitent désormais offrir leurs services à l’extérieur des frontières marocaines et investir de nouveaux marchés. 

C'est le cas par exemple dans la gestion de l’électricité, le Maroc ayant atteint un taux de 99 % en matière d’électrification rurale en 2019 contre moins de 30 % en 1999. La présence économique marocaine s’est dès lors affirmée dans différents secteurs en Afrique, parmi lesquels les industries minières, les infrastructures, les banques et assurances, l’agriculture et l’agroalimentaire, les télécommunications et les finances. Dès le milieu des années 2010, le royaume devenait ainsi le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest et le deuxième à l’échelle continentale, après l’Afrique du Sud. 

Dans un contexte fortement impacté par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), les lois de la proximité géographique ont montré combien il est intéressant de prendre en compte les fondamentaux de la politique marocaine qui privilégie, dans ses relations économiques et humaines, intra-africanité comme symbole fort de cette quête d’unité renforçant le rôle stratégique du continent africain dans un monde où les Grands Groupes (regroupements) dictent de plus en plus leurs lois. 

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