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Par Sneiba Mohamed
Au deuxième jour de la Conférence africaine pour la paix organisée à Nouakchott, du 08 au 10 février, plusieurs sessions, avec des intervenants venus de différents pays d’Afrique, ont suscité des débats et échanges sur les thématiques retenues : la déconstruction du discours extrémiste, les dialogues, les réconciliations et le renforcement de la cohésion sociale, le rôle des jeunes et des femmes dans la réalisation des objectifs visés par la Conférence.
Certains intervenants ont mis en exergue le rôle que joue la religion dans l’apaisement des tensions qui peuvent surgir, d’un moment l’autre, dans des pays où cohabitent différentes confessions. Par le dialogue constructif et la recherche de la paix, des drames ont ainsi pu être évités dans diverses contrées. Ainsi, en Côte d’Ivoire, « un dialogue permanent s’est instauré entre les dirigeants des différents religions du pays et ce depuis l’époque du premier président Houphouët-Boigny », dira un intervenant de ce pays dans le cadre de la thématique « dialogue, réconciliation nationale et renforcement de la cohésion sociale ».
D’autres intervenants ont choisi d’évoquer l’apport de cette conférence de Nouakchott à leurs pays dans un contexte de recherche de la paix tant au niveau continental qu’international :
Ainsi, pour Chérif Ag Mouhameden, membre du Conseil national de la transition au Mali, la « gouvernance de la paix est essentielle dans le contexte actuel. Là où y a conflit, il faut mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à la vie. Cela nécessite de repenser tous les éléments de coopération dans ses différents aspects pour les réels besoins de la paix, de la sécurité mais surtout du développement. Dans le contexte africain, il faut privilégier une « démocratie endogène », émanant du peuple. Concernant la question de la paix dans le monde, il faut bien admettre que le terrorisme est étranger à l’Islam. C’est une déviation qu’alimentent l’argent sale et la drogue. Nous fondons de grands espoirs sur la présente conférence pour que des solutions soient trouvées et partagées avec les dirigeants des pays où ce fléau est répandu.
La supervision de la conférence par Son Excellence le Président de la République qui, dans son discours d’ouverture, a soulevé les vrais problèmes, est à salué. Nous lui adressons nos remerciements, au nom du peuple malien, au peuple et au président du Forum d’Abu Dhabi pour la Paix, Cheikh Abdoullah ben Boyye dont le discours parle à tous, musulmans et non musulmans. »
Pour Baye Sam Touré, professeur-chercheur venant du Sénégal, « c’est un honneur de prendre part à cette deuxième édition de la conférence africaine pour la paix qui arrive au bon moment, celui où nous avons plus que jamais besoin de faire entendre le discours de la paix et de la tolérance, de l’ouverture dans cette partie du monde (l’Afrique) qui connait une recrudescence d’actes terroristes et d’intolérance. La conférence est ainsi une occasion pour échanger des points de vue entre des frères venus de divers horizons pour discuter de sujets qui les préoccupent tous. Cette conférence sortira avec des recommandations qui seront portées au plus haut niveau africain, l’UA, pour qu’elles s’insère dans son agenda de lutte contre le terrorisme et de promotion de la paix. »
Pour l’imam et ancien cadi Amadou Yéro Kidé, qui a intervenu dans la session 2, sur « le sens de la cohabitation », « la conférence a pour objectif essentiel d’adresser un message de paix et de fraternité dans un monde meurtri par les guerres et les conflits. Il s’agit d’une demande pressante adressée à tous pour s’orienter, sans attendre, vers la paix, comme le recommande notre sainte religion l’Islam qui est un message de paix. C’est même ce qui émane du salut (salam) qu’adressent les musulmans aux humains, sans distinction de leurs religions ou de leurs couleurs de peaux. Un salam qui accompagne le musulman durant toute sa vie et même au-delà, comme profession de foi. S’il en est ainsi, nous ne pouvons que rendre un vibrant hommage notre cheikh Cheikh Abdallah Ben Boyye pour avoir eu cette heureuse initiative tendant à renforcer la paix dans le monde et à unir le discours de tolérance des Musulmans. Un érudit et un éducateur qui sait où se trouve le chemin qui conduit le monde vers le salut, en lui évitant les écueils que les évènements placent souvent en travers de son chemin, telles les guerres et les dissensions que provoquent les divergences entre Etats. Des dissensions qui ne peuvent qu’être, tant que le monde existe, mais que l’homme se doit d’éviter pour ne pas en subir les conséquences néfastes.» (A suivre)