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Coup d’État au Niger : questions de souveraineté

Coup d’État au Niger : questions de souveraineté

Coup d’État au Niger : questions de souveraineté

/ POLITIQUE / Monday, 07 August 2023 18:01

source photo: Le Monde

Par Sneiba Mohamed

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Niger perpétuent une tradition bien ancrée en Afrique. Face à la mauvaise gouvernance, il n’y a que par la force (des armes) qu’on peut imposer le changement ! Certes,  s’il y a des choses à dire, des réserves à observer sur le modus operandi, il faut reconnaitre aussi que ce recours à la force brute, pour changer un régime, est de plus en plus toléré par les populations qui refusent le maintien au pouvoir de gouvernants qui servent les intérêts de puissances occidentales néocolonialistes.

Au Niger donc, les populations ont témoigné de leur soutien à la junte dirigée par le général Tchiani, considérant que le dégagement de Mohamed Bazoum dessert les intérêts de la France, et dans une moindre mesure, ceux des Etats Unis d’Amérique. C’est, réellement, un coup dur porté à l’Alliance militaire G5 Sahel, après la prise du pouvoir par les militaires dans quatre de ses cinq membres (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad).  

Les puissances occidentales vont tout essayer pour mettre des bâtons dans les roues des nouvelles autorités, en encadrant les soutiens du pouvoir déchu et en brandissant la menace de sanctions qui nuisent plus aux populations qu’à la junte au pouvoir, comme cela a été prouvé dans d’autres pays.

Alors que la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest) exige la libération du président Bazoum et de sa famille, sous peine de recourir à « la force », la junte militaire a accusé la France de « vouloir intervenir militairement » pour réhabiliter le président élu. Un scenario peu envisageable car la Russie, qui vient de recevoir ses nouveaux amis africains, lors du sommet Afrique-Russie, ne restera pas les bras croisés dans ce qui ressemble fort à un retour de la guerre froide.

Les militaires nigériens ont également reçu le soutien ferme des pays où le retour de l’armée a été acté (Mali, Burkina Faso, Guinée). Dans un communiqué, Conakry refuse de se soumettre aux exigences de la Cedeao et laisse ses frontières ouvertes pour commercer avec Niamey parce que, estime le colonel Mamadi Doumbouya, les sanctions n’ont d’effets que sur les populations, victimes des tiraillements entre militaires et politiques.

 

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