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Contribution des autochtones au progrès de la communication

Contribution des autochtones au progrès de la communication

Contribution des autochtones au progrès de la communication

/ SOCIETE / Friday, 19 March 2021 16:10

source photo: Psychologies Magazine

Par Marie Koczorowski

« Une personnalité n’est généralement intelligible que par référence au groupe qui l’a façonnée, et si l’on se fonde sur les normes d’un groupe différent, on peut très bien faire une erreur de jugement sur le comportement d’un individu. » (Paul Christophersen, Second Langage Learning : Myth and Reality. Londres, Penguin Group, 1973.)

Relations entre autochtones et immigrés

La présence d’autochtones (et la nécessité dans laquelle se trouve l’immigré de communiquer avec eux) représente l’un des avantages particuliers d’une formation linguistique en entreprise, dont il faut tirer le meilleur parti possible pour la pratique langagière, le renforcement des acquisitions et l’extension des connaissances. Un travailleur étranger peut avoir à communiquer en langue cible avec le surveillant, le contremaître, le délégué syndical, et ses camarades de travail. Si ce sont des autochtones, il faut donc les faire participer au processus de formation linguistique. Le personnel d’encadrement est particulièrement important, car il peut changer certaines pratiques, comme par exemple, le recours à un interprète. Il peut également en tant que représentant de la direction, motiver les apprenants. Le cours de langue offre une occasion unique de bien faire prendre conscience au personnel d’encadrement, des problèmes de communication et des facteurs culturels. Or, cette prise de conscience est très importante pour encadrer équitablement et avec beaucoup plus d’employés que les seuls participant au cours : en bénéficieront tous les étrangers travaillant dans l’atelier ou dans l’entreprise.

Si nous accordons maintenant une telle importance au personnel d’encadrement dans l’établissement de ces conditions d’équité et d’efficacité, c’est pour les deux raisons suivantes : d’abord, c’est le surveillant ou le contremaître qui donne le ton à l’intérieur de l’atelier. S’il croît, par exemple, que les étrangers comprennent très bien la langue, mais qu’ils font semblant de ne pas comprendre quand cela les arrange, ce sont tous les autochtones qui le croiront. Or, les attitudes négatives des autochtones vis-à-vis des problèmes de communication des immigrés induisent souvent chez ces derniers une régression du comportement langagier. En second lieu, le travailleur étranger a besoin de pouvoir communiquer de façon précise et en toute confiance avec son supérieur immédiat plus qu’avec n’importe qui d’autre. D’un autre côté, les délégués syndicaux jouissent d’une position privilégiée pour influencer les camarades de travail et affecter ainsi l’ensemble des relations sociales de l’atelier avec les immigrés.

Prise de conscience de l’importance de la communication

Il ne suffit pas que les autochtones manifestent de la bonne volonté et acceptent de faire pratiquer la langue aux immigrés. Une amélioration décisive de leurs échanges avec les apprenants et les autres immigrés n’est possible que s’ils commencent par saisir ce qu’implique la communication en langue étrangère, c’est-à-dire les types de difficultés possibles, la façon de les surmonter et les différents usages non-conformes qu’ils devront apprendre à tolérer. Ceci est absolument nécessaire, car il n’existe aucun cours qui puisse donner à un étranger la maîtrise parfaite d’une langue et de nombreux immigrés éprouveront certaines difficultés de communication durant toute leur vie professionnelle. Mais en plus de cette perception des problèmes que peut rencontrer l’utilisateur d’une langue étrangère, les autochtones (et particulièrement les surveillants et les délégués syndicaux) devront être suffisamment renseignés sur le contexte culturel, social et sur la vie des immigrés pour pouvoir commencer à entretenir avec eux des rapports personnels.

Ce qui se passe dans la classe n’est qu’une partie de la situation d’apprentissage : l’autre, c’est la situation de travail elle-même. Il y a deux moyens principaux pour inciter l’apprenant à utiliser la langue cible quand il est au travail. D’abord, l’enseignant ira voir chaque apprenant au moins une fois par semaine à son poste. Bien des éléments pourront alors être révisés en situation authentique et souvent, lorsque du matériel et des machines se trouvent impliqués, on pourra même enseigner certaines choses de manière très efficace à l’atelier ou à l’intérieur du bureau. Ensuite, l’enseignant pourra faire en sorte que les autochtones parlent aux apprenants et leur donnent l’occasion de mettre en pratique ce qu’ils ont appris au cours. On tentera de convaincre en tout premier lieu surveillants et contremaîtres, car ils convaincront à leur tour les autres et ce sont souvent des gens avec qui il est essentiel que tous les ouvriers puissent communiquer.

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