Par Jean Paul HABIMANA
Saint-Vincent-de-Paul est né en 1581 dans une famille paysanne. Ses parents et ses professeurs perçoivent directement ses grandes capacités intellectuelles, plus avancées que la moyenne. Sa vocation sacerdotale devient rapidement évidente, il devint alors prêtre et curé d’une paroisse. En faisant sa mission sacerdotale en Tunisie, il fait de nombreuses rencontres et découvre la médecine traditionnelle du pays. Après sa mission, il revient à Paris et devient précepteur pour les enfants de la famille Gondi. Une fois son rôle de précepteur achevé, il retourne dans sa paroisse pour vivre à proximité des familles pauvres.
M. Baudouin de Wouters d'Oplinter, Président du Conseil Provincial du Brabant Wallon de Saint-Vincent-de-Paul soutient que ces diverses missions lui ont permis de concrétiser ses rêves : « Ces expériences lui ont permis de réaliser sa mission et de pouvoir venir en aide aux personnes défavorisées. Il a donc commencé à construire diverses infrastructures pour les plus pauvres. Parmi celles-ci, il y a des logements et des centres pour les marins mal-logés ». En effet, désireux d’aider les prêtres à être les porte-paroles de l'Évangile pour qu'ils soient au service des pauvres, il a fait construire des infrastructures, tout droit inspirés du Concile de Trente. Elles sont également adaptées pour former et encadrer les prêtres. De plus, pour préparer les jeunes séminaristes à la vie sacerdotale, Saint-Vincent-de-Paul a pris l'initiative de créer diverses infrastructures d'accompagnement. Il est également le promoteur des congrégations religieuses des dames et des filles de la charité. Celles-ci viennent de familles aristocratiques pour venir en aide à la population en situation de précarité d'ordre alimentaire mais s’occupent également du manque de logements et de malades, par exemple.
Les bonnes actions de Saint-Vincent-de-Paul ne s’arrêtent pas là : il est appelé auprès du Roi Louis XIII pour devenir son conseiller spirituel et devient le confesseur de personnalités importantes à la cour royale. Cette dimension politique lui permet de renforcer son aide envers les plus démunies : « Cette influence de la scène politique auprès du Roi Louis XIII a permis à Saint-Vincent de Paul de renforcer ses infrastructures sociales et religieuses mises en place. » témoigne M. Baudouin. Après la mort du Roi, il est nommé au Conseil de Conscience et fait partie de la Régence, en attendant l’avènement de Louis XIV. Ainsi, Saint-Vincent-de-Paul meurt à 80 ans en laissant derrière lui une vie consacrée aux plus démunies.
Après sa mort, ses valeurs morales continuent d’influencer pas mal de gens, plus particulièrement Frédéric Ozanam. Ce dernier a créé notamment la Société de Saint-Vincent-de-Paul en 1833 dans le but d’étendre ses valeurs dans le monde entier. Pour ce faire, il structure sa société en fixant un règlement de fonctionnement, plus conformément connu sous le nom de charte. En effet, ce règlement fonctionne comme une constitution. Grâce à cela, Frédéric Ozanam a ainsi pu institutionnaliser sa société. Cette dernière a eu de nombreuses répercussions sur le peuple au niveau politique et social : « Frédéric Ozanam a permis de partager les valeurs de Saint-Vincent-de-Paul mais a également permis au peuple d'évoluer socialement et politiquement » souligne M. Baudouin. L’initiative de Frédéric se poursuit encore de nos jours dans plus de 150 pays du monde. La Belgique compte plus de 300 conférences dont treize dans le Brabant wallon. En effet, depuis 400 ans, les valeurs humaines et morales de Saint-Vincent-de-Paul jaillissent dans l'esprit de certaines sociétés et surtout dans l’esprit de certaines constitutions concernant les droits de l’homme : « Voilà plus de quatre siècles que les valeurs de Saint-Vincent-de-Paul dominent dans les cœurs des gens. L'esprit de Saint-Vincent-de-Paul est omniprésent dans notre environnement existentiel grâce à tous les membres de ces différentes Conférences qui sont présentes auprès de situations de précarité qui sont de plus en plus nombreuses et différentes » ajoute M. Baudouin.
Dans une société remplie d’inégalités, les valeurs humaines de Saint-Vincent-de-Paul, comme le respect de la dignité humaine, sont vitales.