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Les médias occupent-ils le quatrième pouvoir ?

Les médias occupent-ils le quatrième pouvoir ?

Les médias occupent-ils le quatrième pouvoir ?

/ SOCIETE / Wednesday, 20 January 2021 21:27
Par Jean Paul HABIMANA
source photo e-monsite.com
La déontologie, ces règles que la profession se donne à elle-même est comme une espèce de traitement médical auxiliaire utilisé par les journalistes dans l’exercice de leurs responsabilités. Si elle est auxiliaire, une aide, elle ne saurait remplacer la responsabilité individuelle du journaliste. Aujourd’hui plus qu’hier, le procès à l’encontre des médias d’information est permanent : on parle de médiocratie, quatrième pouvoir, journalistes « chiens de garde »… Ces accusations se nourrissent, au demeurant, d’une surestimation « du pouvoir » des médias, de leur prétendue capacité à persuader les gens, à les faire changer d’avis. Tout se passe comme si les citoyens étaient si désarmés, si crédules qu’ils se laisseraient mener, manipuler par les infiltrations piégées qui leur sont imposées !

Certes, on a souvent - naïvement ou insidieusement - surestimé l’importance et l’influence de ce prétendu quatrième pouvoir que constitueraient les médias dont la puissance, invincible surpasserait les trois pouvoirs de Montesquieu (législatif, exécutif, judicaire). Il ne reste pas moins que la conscience fragile, parce que peu éduquée, inculte du plus grand nombre, le vulgum pecus et la vox populi raciste peu aux subtiles manipulations et désinformations. L’influence des médias peut sembler mystérieuse du fait qu’il n’est pas aisé de la mesurer ou de l’évaluer, après coup, et qu’il est impossible à fortiori, de la prévoir.
Les médias agissent donc sur une ambiance, un « climat d’opinion ». Il existe une propension de chacun à se rallier à une opinion que les médias lui présentent comme étant celle de la majorité ou celle des experts les plus qualifiés. C’est ce mécanisme psychologique qui aboutit au fait qu’une minorité peut se prendre pour la majorité, que cette dernière peut se surestimer et que les journalistes de quelques médias parmi les plus en vue imposent une opinion à leurs concitoyens. Dans plusieurs cas, les médias influent sur l’opinion, à son insu ou contre son gré. Pour ce faire, ils choisissent l’ordre du jour, lorsqu’ils esquissent une hiérarchie dans les événements de l’actualité, mettant l’accent sur certains et laissant les autres dans l’ombre au gré de leur subjectivité. En définitive, l’idée d’un « quatrième pouvoir » est fondée sur un malentendu : on ne peut pas, en effet confondre le pouvoir d’influence de la presse, si grande puisse-t-il être avec les pouvoirs d’Etats (législatif, exécutif, et judicaire) qui disposent quant à eux de la contrainte pour faire exécuter leurs décisions.

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