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A la Une - الأربعاء, 14 تشرين1/أكتوير 2020 16:09

ANDRE FLAHAUT, ministre en faveur d’une société juste et égalitaire

Par Jean Paul HABIMANA

Homme politique belge, socialiste wallon et francophone, André FLAHAUT  a occupé de hautes fonctions politiques dans son pays.

Il est né  le 18 août 1955 à Walhain, en Belgique, province du Brabant wallon. Son  grand-père  l’a encouragé à se positionner dans la vie politique.  C’est ainsi qu’il poursuivit ses études supérieures en sciences politiques à l’Université  Libre de Bruxelles. Il fut diplômé en sciences politiques et  administrations publiques.

Dès 1973, à peine sorti de l’Université, il milite au sein du Parti Socialiste,  où il assume rapidement de hautes fonctions politiques, notamment en tant que Directeur de l'Institut Emile Vandervelde, le centre d'études du Parti Socialiste. Nous pouvons aussi mentionner sa Présidence de l'Office de la Naissance et de l'Enfance, de 1989 à 1995. Il devient ensuite au sein du Gouvernement fédéral, Ministre de la Fonction publique et en charge de la Régie des Bâtiments,  du 23 juin 1995 au 12 juillet 1999, puis Ministre fédéral de la Défense, du 12 juillet 1999 au 21 décembre 2007. De 1995 à 2007, il est également Ministre des Anciens Combattants et Victimes de guerre. Il est nommé Ministre d’Etat le 7 décembre 2009, puis 48ème Président de la Chambre des Représentants, du 20 juillet 2010 au 30 juin 2014 durant la 50ème législature.

Il  dirige depuis le 20 juillet 2014 le Ministère francophone  du Budget, de la Fonction  publique et de la Simplification administrative au sein du Gouvernement Demotte III.

Il est l’auteur d’un livre reprenant  ses premiers pas en politique, au cœur de sa terre natale : «  Brabant passion » et d'une "Proposition d'un cours d'apprentissage à la citoyenneté".

Ses revendications politiques se caractérisent par  la recherche du bonheur de tout citoyen, sans distinction aucune.

La philosophie politique ‘du bon cœur’ et ‘du vivre ensemble’ développée par le Ministre ANDRE FLAHAUT.

Sa philosophie politique du bon cœur repose sur une politique du vivre ensemble et de la compréhension de l’autre, d'où qu'il vienne. 

Lorsque le Ministre marocain Abdelkrim Benatiq, chargé des Marocains résidant à l’étranger,  était en voyage en Belgique, il a rencontré les hautes autorités belges afin de réfléchir ensemble à un avenir meilleur pour la diaspora marocaine. Le Ministre ANDRE FLAHAUT n’a pas hésité à  mettre en évidence le bien fondé du vivre ensemble et va plus loin  quand  il insiste  sur cette idée  « J’ai souligné la nécessité de  promouvoir rapidement l’enseignement de la langue arabe dans les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles. ».

Le Ministre propose une politique de la compréhension de la culture de l’autre, sans préjugés. Il est favorable à une  politique du vivre ensemble : « C’est une question de respect et un pas de plus vers le vivre ensemble. » Cependant, plusieurs revendications ont été soulevées à l’encontre du Ministre.

Au moment où l’Europe se concentre sur des relations économiques avec le continent américain et le Moyen Orient, la politique étrangère d'ANDRE FLAHAUT  porte un regard positif vers l’Afrique : « Il est nécessaire pour la Belgique de renforcer des liens  avec les pays du sud (L’Afrique) (….) et de la  faire en bonne intelligence, c'est-à-dire dans le cadre de partenariats." a précisé Monsieur FLAHAUT lorsqu’il était présent au forum organisé par Afrique Rise.

Lorsqu’il a participé au forum d’ABBW, le Ministre a insisté  tout particulièrement sur les rencontres entre les acteurs économiques de l’Afrique, de la Belgique et de l’Europe en général « Par conséquent, il y a un intérêt évident à participer à cette manifestation pour renforcer et créer des partenariats dans toute une série de secteurs » conclut le Ministre FLAHAUT.

 Le Ministre d’Etat  ANDRE FLAHAUT nommé Médiateur par le Roi Albert II

 Cette nomination, consécutive à la longue crise politique qu'a connue la Belgique après les élections de juin 2010,  témoigne de la confiance qui lui est accordée sur la scène politique belge.

La cause politique qu’il défend est  focalisée sur la compréhension non seulement des personnes issues de l’immigration mais également pour toute personne sans distinction. Ce n’est pas le fruit du hasard si cette mission  lui a été confiée.  C’est une tâche particulière que l'on confie à une personne possédant des valeurs morales  d’excellences dans la société.

Dans la culture rwandaise, l’homme de valeur par excellence  est appelé « IMFURA »  et ce dernier est respecté par toute la nation  suite à ses qualités de bon cœur démontrées en faveur de sa société tandis que la philosophie africaine qualifie cette valeur comme  « Ubumuntu ». Ce concept est développé par Nelson Mandela qui a préféré privilégier l’unité et la réconciliation du peuple  sud africain,  en refusant la vengeance. 

ANDRE FLAHAUT fut également maitre d’œuvre lors de la prestation de serment du Roi Philippe, le 21 juillet 2013.

C’était une mission stratégique et difficile car certaines personnalités politiques n’étaient pas d’accord et auraient été capables de  revendiquer la république. Le « Vive la République » lancé par Jean-Pierre Van Rossem juste avant  la prestation de serment d’Albert II, était encore dans toutes les mémoires.  La sécurité de l’Etat  craignait également  qu’un telle mésaventure puisse se reproduire.  ANDRE FLAHAUT, quant à lui,  ne craignait plus d’autres incidents car il avait œuvré pour l’unification du peuple belge. «  C’est comme une opération militaire, il n y a pas de situation sans risque. Moi, je ne craignais pas un incident »  assure l’ancien Président de la Chambre.

Au cours de sa carrière politique, il  a toujours mis en avant les intérêts du peuple. Ses valeurs politiques se caractérisent par l’écoute  et la bonne médiation  afin de réfléchir ensemble dans un esprit démocratique « J’avais cadenassé la situation, j’avais rencontré pas mal de députés pour savoir s’ils venaient et j’avais des engagements  de leur part. » affirme ANDRE FLAHAUT.

Le Ministre ANDRE FLAHAUT  œuvre toujours pour le bonheur des citoyens

Son œuvre politique  vise  une politique de rendre heureux les citoyens.  N’est-ce pas qu’il a bien nourri la philosophie aristocratique ? Le bonheur est le but  propre  de la vie humaine « Ce n’est pas seulement en vue de vivre mais plutôt en vue d’une vie heureuse qu’on s’assemble en une cité » nous enseigne Aristote. Le Ministre FLAHAUT   est proche des personnes vulnérables et fragilisées,  dans le but de les rendre heureux : il rend visite aux citoyens dans leurs appartements afin de comprendre leurs problèmes et tente de les aider. Cette visite à caractère politique vise à la compréhension et à la réflexion  des  problèmes quotidiens des citoyens.

Le Ministre FLAHAUT a également instauré une politique de rapprochement des peuples en mettant en place un moyen efficace d’être à l’écoute des  citoyens : tout citoyen peut le rencontrer chaque samedi pour exposer ses difficultés. Il mène cette politique dans le but de sonder et de rassembler certaines propositions  pour en tirer une réflexion plus poussée pour bien assurer le bonheur des citoyens. Il pratique le maillage et la disponibilité. Il a, à cet égard,  mis en place, depuis plus de dix ans, une campagne "Allo Flahaut" qui permet à tout citoyen de le contacter, personnellement,  directement et en permanence par téléphone. Chaque année, une campagne d'affichage a lieu, dans sa région, le Brabant wallon, pour rappeler à tous, combien il souhaite être à l'écoute et combien, cette volonté est concrète. Certes, tous les autres moyens de communiquer avec lui restent possibles (courrier, mail, ...) et quiconque l'a interpellé, reçoit une réponse. Ce travail de proximité et de disponibilité est une part importante et prioritaire de l'engagement politique d'ANDRE FLAHAUT. 

ANDRE FLAHAUT s'est donc largement inspiré de la philosophie de Saint-Simon, considéré précurseur de l’idéologie socialiste car la politique du Ministre FLAHAUT   repose sur l'espoir et la nécessité d’une société juste et égalitaire. Sa philosophie politique se cristallise sur la recherche du bonheur et du meilleur pour tous et où tout citoyen vivra étant frère ou sœur, boira dans un même verre, mangera dans une même assiette, sur un même pied d’égalité.

 

A la Une - الثلاثاء, 13 تشرين1/أكتوير 2020 15:49

LAURA CARRADO TALK ABOUT LEGAL MIGRATION AND INTEGRATION IN EUROPE

Thank you very much Interviewed by Jean Paul HABIMANA

Can you introduce yourself (work)

Since 2015 I am the Head of the Legal Migration and Integration Unit in the European Commission, Directorate General for Migration and Home Affairs (DG HOME).Before that, I have worked on a number of other policies and fields at the European Commission, such as visas, borders, Schengen and data protection.

Can you tell us the situation of immigrants in Europe?

While nowadays the attention is focused on people arriving irregularly to the EU – to seek protection or in search of a better life - we shall not forget that the large majority of migrants arrive via legal means and reside legally in the EU. If we look at Eurostat data, in 2017 more than 3 million of residents permits were issued by EU Member States to non-EU nationals for different reasons (such as for family reasons, international protection, study, work). Non-EU migrants legally residing in the EU amount to 21.6 million people, representing little more than 4% of the total EU population. Most non-EU migrants reside in five EU Member States: Germany (5.2 million,) followed by Italy (3.5 million), France (3.1 million), Spain (2.5 million) and the UK (2.4 million).As regards Belgium, almost 500.000 permits are issued every year to non-EU nationals, representing about 4%of the total population.

It is important to recall these figures, given also that – as the latest Eurobarometer on migration and integration showed1 – there's an important misperception amongst European citizens about the actual number of migrants present in their country (almost the double than the reality, in average) as well as about the percentage of irregular migrants (47% of EU citizens in average consider that there's at least the same number of irregular migrants than regular ones).

How can you explain the causes of immigration?

Generally speaking there can be very different causes to migration: people migrate due to conflicts and war in their country, due to poverty and limited possibility to gain one's life, because of drastic environmental and climatic changes, or simply because they look for better opportunities to study and work.

Migration is a human phenomenon, people have always moved from one country to the other depending on the circumstances and on their own aspirations. This is why in my view it is utopic to think that migration can be 'stopped', with walls or other kinds of barriers. Migration just needs to be well managed by Governments, so that it can be beneficial to all, migrants, sending countries and receiving societies.

What about the EU strategies to limit irregular immigration?

The EU has put in place a number of measures to prevent and limit irregular migration, for example by strengthening controls at the EU external borders, also with support from the European Border and Coast Guard, or by acting in cooperation with third countries to fight human smuggling and trafficking. Policies and legislation at EU level have been developed also to ensure the return and

repatriation of people with no legal right to stay, although this can only be done with thefull cooperationof countries of origin (readmission agreements).More information on this can be found on DG HOME website: https://ec.europa.eu/home-affairs/what-we-do/policies/irregular-migration-return-policy_en.

Is it not the dictatorship that strikes the majority of the countries of the South and Asia easily generate migratory movements? if so, do you think to make African dictators better manage this problem that currently handicaps the European society?

As I have mentioned above, it is clear that political instability, civil war and other situations where people's freedoms are limited can be one of the causes of migratory flows, which are thus not the result of a free choice but a necessity for those concerned. This is why, even it is not popular to say this these days, Europe needs to remain always open to protect those in need.

Can you tell us about your record on legal migrationand integration?

As I said, I am currently managing the Unit responsible for Legal migration and Integration within the European Commission. On legal migration, we have developed common European rules regulating admission, procedures and rights for several categories of migrants: for asylum and protection purposes, for people seeking employment, wishing to carry out studies or research, as well as for the purpose of family reunification. However, the individual applications for a visa or a residence permit remain managed nationally, i.e. by the Member State concerned. The Commission is not an appeal body for the decisions taken at national level. But wedo ensure that Member States correctly implement and apply the EU rules – including as regards migrants rights - when assessing such applications and, in case an infringement is found, we can bring the Member State concerned before the European court of Justice. More information on the EU legislation in this area can be found on ourWebsite.

As regards integration, the main responsibility lies with the Member States but at European level we have been supporting EU Member States considerably in this area in different ways. For example, we have established a network of national authorities – the European Integration Network – to exchange best practices at European level; in this context, we also develop mutual learning activities, such as study visits, twinning activities etc., which allow one Member State to learn from and exchange with other countries. We have also launched initiatives with employers – Employers together for integration - and economic and social partners (the European Partnership on Integration), with the aim of supporting the labour market integration of refugees and migrants. And of course, we do provide financial support to Member States but also to non-governmental organisations for activities and projects in the area of integration through our Asylum Migration and Integration Fund. More information, including on national practices, can be found on the European Website on integration.

Some associations working for the welfare of immigrants are concerned about access to employment for people with an immigrant background. What are your the strategies for an equal policy to access the labour market?

I have mentioned already some of the initiatives to favour and support the labour market integration of migrants and refugees. I can add that, as regards asylum seekers, the Commission has also proposed to allow them to work at the latest 6 months after they have applied for asylum, pushing several Member States to reduce the waiting time. In Belgium this is now even less (4 months). The Commission also developed a number of initiatives to facilitate the recognition of skills and qualifications of refugees – who might not easily be able to prove their qualifications with diplomas or other documents - such as the Skills Profile Tool. Sometimes there are of course also non-formal barriers to access to the labour market, such as forms of direct or indirect discrimination. This is why it is important to work, at European but also at national level, with employers, social partners and civil society more generally to foster integration and inclusion.

Successful integration is a sometimes difficult and surely a long term process, but I believe it is in the interest of all governments and societies to invest on it, so to build a cohesive society based on mutual respect.

Par Jean Paul HABIMANA

A l'initiative de M. Antonio Panzeri, Président de la sous-commission des droits de l'homme du Parlement Européen et de Soraya Post, coordinatrice socialiste pour la politique des droits de l'homme, le Groupe des Socialistes et Démocrates du Parlement Européen a organisé un débat sur le statut des déplacés climatiques, victimes des catastrophes naturelles.

Les dégradations de l’environnement dus aux changements climatiques sont actuellement un problème redoutable et le nombre des déplacés lié à ce phénomène sont de plus en plus nombreux. Leur protection au plan juridique pose plusieurs problèmes au niveau international. La notion de la souveraineté fait face à celle de l’obligation de protéger. L’assistance de la communauté internationale après une catastrophe s’impose comme la règle d’or. Cependant, malheureusement, un diagnostic du droit international actuel, notamment en matière de protection des réfugiés climatiques montre clairement un vide juridique.

Les Etats doivent faire en sorte que les droits des déplacés dus aux catastrophes naturelles induites par le changement climatique soient respectés. Pourquoi les pays pauvres sont-ils les plus touchés par les dégradations climatiques ? y-a-t-il des rapports entre le changement climatique et les conflits armés ? M. Halvard Buhaug, chercheur et professeur à l’Institut de recherche de Paix à Oslo et professeur en sciences politiques en Norvège, a mené des réflexions sur le changement climatique et les conflits armés. Le professeur a mis en lumière le nombre des déplacés depuis la deuxième guerre mondiale et les morts dans ces conflits depuis 1945. Au cours de ces dernières années, les trois pays Syrie, Irak, et Afghanistan sont les plus touchés à l’échelle internationale et les déplacés suite aux conflits armés y sont plus nombreux « Les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables car les conflits armés y dominent » affirme le professeur Havald Buhaug. Par ailleurs, le chercheur Hulvard ajoute que les scientifiques n’ont jamais trouvé un lien direct

entre les conflits armés et le changement climatiques « Il n’y a pas de preuves scientifiques des liens entre le changement climatique et les guerres. » De surcroit, les scientifiques attestent que le changement climatique affecte d’autres facteurs négatifs.

Qui sommes-nous ? Quelles sont nos valeurs ? Telles sont les questions soulevées par Dr Koko Warne, secrétaire génerale pour les problèmes climatiques aux Nations Unies. Au moment où les politiques parlent de la mobilité humaine, Dr Koko se questionne sur ce que nous pouvons faire maintenant. Elle soutient d’accueillir dans la dignité ces personnes qui fuient les catastrophes naturelles, prendre des mesures d’urgence, collaborer et vivre ensemble pour un monde meilleur plein du bonheur pour Tous « Nous voulons préparer un avenir meilleur malgré les changements climatiques » affirme Dr Koko.

Comment peut-on protéger les déplacés des catastrophe naturelles ? Lorsque les nouveaux arrivent dans le pays, ils doivent avoir un statut pour s’intégrer et recevoir certains droits afin de vivre dignement et humainement. Cependant, les concept de migration et de réfugié sont complètement différents. Comme il n’existe pas de référence légale pour des" réfugiés climatiques" dans la Convention de Genève sur les réfugiés, la mobilisation des Etats pour protéger les déplacés naturels se multiplie au sein des pays de l’union européenne.

M. Giacomini, directeur au EEAS (Service d'Action Extérieur de l'Union Européenne affirme que l’union européenne accepte la mise en place de dispositifs pour venir au secours des déplacés et regrette le vide juridique du droit international pour les déplacés naturels. M. Giacomini ajoute que l’Union Européenne ne cesse pas d’encourager ces Etats à protéger les migrants « Plusieurs initiatives ont été mise en place à l’instar de Nansen pour tenter de moderniser et chercher la solution durable pour protéger les personnes souffrant des catastrophes naturelles»

M.Antonio Panzeri, a clôturé la conférence en affirmant que le changement climatique est un défi réel. Il rappelle que le groupes de socialistes européens a organisé ladite conférence pour ouvrir un débat d’actualité et surtout faire

comprendre la nécessité du statut de réfugié des personnes déplacées suite aux catastrophes naturelles « Il faut que cette problématique soit traitée politiquement. Nous devons donner un caractère à notre action » Il a enfin remercié toute les personnes qui ont répondu à l’invitation, surtout les jeunes qui étaient nombreux à s'intéresser au sujet.

Par Christophe Châtelot. lemonde.fr

Malgré le rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel, l’ancien président du Parlement fait mine de toujours croire à son destin présidentiel. rois jours après avoir été écarté de la course électorale par le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, l’opposant et ancien chef rebelle, exilé en France, Guillaume Soro fait mine de toujours croire à son destin présidentiel.

Par Jean Paul HABIMANA

La religion traditionnelle en Afrique

Comme le sujet est plus vaste, nous ne pouvons pas aborder la problématique de la religion traditionnelle et le colonisateur mais nous allons limiter le sujet et nous intéresser sur la République Centrafrique car ce pays a résisté et voire même refuser de changer leurs croyances qui se basaient dans les religions traditionnelles.

Dans l’histoire de l’humanité, presque tous les peuples colonisés se sont vu imposer la ou les religions des peuples colonisateurs. De fait, il est rare qu’un pays conquérant trouve dans les pays conquis un vide religieux total tant il est vrai que la pratique d’une croyance ou religion semble consubstantielle, inséparable de l’existence humaine.

Depuis la nuit des temps et sous toutes latitudes, les êtres humains ont toujours eu des croyances ou des pratiques impliquant des relations avec des êtres ou des principes supérieures et qui sont propres à leur groupe social. En somme, une communauté humaine, si réduite soit-elle, ne peut se concevoir comme vivant une totale et parfaite existante areligieuse, agnostique et athée.

En réalité, des rapports de force divers entre les peuples antagonistes, contraints de vivre ensemble sur un même territoire, naissent des situations religieuses particulières que l’on peut classer ainsi :

1 Acceptation par la contrainte de la religion de plus fort ( le colonisateur)

2 Éducation et la persuasion

3 Refus de pratiquer de la religion de l’envahisseur étranger ou pratiquer la concomitante de religion indigènes et celle des étrangers.

Tout le monde sait que les principaux pays européens colonisateurs de l’Afrique furent, suite à la conférence de Berlin, les français, les belges, les anglais et les allemands. L’Oubangui plus tard devenu la République Centrafricaine a appartenu à la sphère d’influence française comme colonie membre de la fédération de l’ Afrique Équatoriale Française ( A E F) Les puissances colonisatrices européennes pratiquant l’une au l’autre des 3 religions révélées que sont christianisme, le judaïsme et l’islam, mais particulièrement le christianisme c’est cette dernière religion qui fut imposée en Centrafrique au début du 20 éme siècle. Ce sont donc des ministres des cultes catholiques et protestants (prêtres et pasteurs) qui entreprirent la conversion des centrafricains. Ceux-ci pratiquaient diverses religions ou croyances traditionnelles aussi nombreuses que les ethnies ou les tribus qui parlaient le pays ; rarement monothéistes, la plupart des croyances traditionnelles reposaient sur l’existence d’esprits supérieurs ou des mâmes des ancêtres.

Par souci de clarté et de simplification pédagogique en vue d’une meilleure compréhension, nous avons choisi, parmi des nombreuses croyances religieuses traditionnelles de Centrafrique, le culte des ancêtres chez les Bandia (Nzakara et Zandé) du sud est Centrafricain. Qu’est-ce qui peut autoriser le classement du « culte des ancêtres » dans les catégories des religions ? C’est le fait que, comme toute religion, cette pratique est une activité sociale qui met en évidence l’existence conjointe de croyances- au surnaturel et à des esprits ou mânes- et d’actes- pratiques rituelles- qui visent à établir des relations spécifiques entre les hommes et les êtres extra- humains. L’analyse du culte des ancêtres qui nous préoccupe ici montre bien que, comme dans toutes les religions, on peut noter la pratique des éléments caractéristiques que sont : le rite, le sacré et le sacrifice.

1 Le rite est l’existence dans la vie sociale d’une périodicité ( dates régulières) des procédures c'est-à-dire, essentiellement, des manifestations symboliques : les fêtes, les cérémonies, les célébrations qui sont les activités publiques de groupes. Dans le cas du culte des ancêtres, les mânes ( ambassima-tita) sont représentés par des symboles métalliques réunis sur un autel situé en brousse, dans un endroit dérobé aux regards. Seul le gardien des ancêtres défunts et les épouses de ces derniers ont droit d’en approcher et font le service de sanctuaire. Une fois par an, les représentions figurées des mânes sont descendues de l’autel et exposées en public selon le rituel précis : c’est la fête du « tounga boudou », fête des ancêtres, fête de la fécondité où le mil (épis et bière) est mis en valeur en tant qu’aliment produit par le labeur des hommes.

2 Le sacré indique que ces activités, ces célébrations appartiennent à un domaine digne d’un respect absolus, inviolable : les mbassina ( mânes, vénérable : les mbassina ( mânes des ancêtres) sont appelés naturellement par leurs noms comme s’ils étaient vivants, excepté le personnel affecté à leur service, personne n’est autorisé à voir le sanctuaire, sinon une fois l’an, pendant la préparation et la célébration du « tounga boudou ». La raison donnée est s’approcher des « mbassina ». En plus de cet interdit, ont seuls droit de toucher les ancêtres, en dehors du « tounga boudou », les anciens de lignage( les tita). A chaque sanctuaire est affecté un gardien ( choisi par le chef de lignage) qui, comme tout un chacun, ne peut approcher les ancêtres qui après continence préalable.

3 Le sacrifice : le gardien qui habite sur la place doit tenir le lien de culte en bon ordre, il prélève d’office un quartier sur tout gros gibier abattu : éléphant, buffle, antilope, et veille à ce que les mânes aient leur part des dépouilles. Les ancêtres ( mbassina) se lavent, mangent, boivent et fument. Sur la claie sont donc déposées des offrandes dans divers récipients. Les ancêtres se manifestent aux leurs par la voie des songes.

L’ancêtre courroucé est redoutable : il apparaît en rêve à l’un des membres du lignage à qui il manifeste son mécontentement et qu’il accable de reproches : les manifestations de ses colères sont généralement : les épidémies (des redoutables pathologies), la stérilité, les avortements chez les femmes, les chasses et les pêches infructueuses etc

Conséquences de la colonisation sur les religions traditionnelles en Centrafrique

Les missions protestantes locales pourchassent les « mbassina » qu’elles considèrent comme des démons. Dans de nombreux villages les catéchistes protestants ont organisé des commandos ayant pour mission de jeter bas les autres à l’improviste, de s’emparer des mbassina et de les jeter au marigot le plus proche. Venant des ministres d’un culte « blanc », ces commandos étaient attribués par les populations locales à une volonté explicite de l’administration coloniale. Certains missionnaires catholiques condamnent avec force et excommunient les « les da-sialo » ( femmes prêtresses en charge de l’entretien des autels » qu’ils tiennent pour prostituées. En outre, la conversation à la religion chrétienne des personnes influentes de la population indigène sape le culte à sa base. D’autres part, les plus jeunes rejettent le culte dans le prétexte que sont là de « vieilles histoires de sauvages du temps de leurs aïeuls ». Les mânes des ancêtres peuvent se courroucer ou menacer, on ne les prend plus toujours au sérieux.

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