Source: Plan Sénégal Émergent (page officielle)
Le Sénégal est bouleversé depuis plusieurs jours par « l’affaire Sonko ». Ousmane Sonko, député, arrivé 3ème aux élections présidentielles de février 2019, derrière le président actuel, MackySall, et Idrissa Seck, l’ancien Premier ministre propulsé, il y a quelques mois, à la tête du Conseil économique et social.
Beaucoup voient en cette nouvelle affaire de mœurs (le député est accusé d’agression sexuelle par une masseuse), la réédition, sous une autre forme politique, de l’affaire Khalifa Sall, ancien maire de Dakar accusé de détournements de fonds publics, gracié par la suite par le président MackySall. Si l’on accrédite la version du complot politique, alors que MackySall ne manifeste, pour l’instant, aucune intention de se présenter à un troisième mandat, interdit par la Constitution sénégalaise, mais qui pourrait être possible, selon l’une des interprétations du changement intervenu sur la durée du magistère ramené de 7 à 5 ans, en 2016, par un référendum constitutionnel.
Si ce topo politique divise aujourd’hui les Sénégalais, il est cependant établi que MackySall sortira de la présidence en 2023, s’il respecte le premier scénario en prenant en compte son mandat pré révision constitutionnelle, avec un bilan largement positif porté par le Plan Sénégal Emergent qui a radicalement changé le visage du pays.
Référentiel de la politique économique et sociale sur le moyen et le long terme, le PSE, d’un coût global de 10 287,6 milliards de FCFA (15,39 milliards d’euros) est structuré autour de 27 projets créateurs de richesses dont les quatre plus importants sont le Programme National des Bourses de Sécurité Familiale (PNBSF), le Fonds souverain d’investissement stratégiques (FONSIS), le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et la Couverture Maladie Universelle (CMU) : « La vision est celle d’un Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire et un État de droit », lit-on dans le point sept du résumé analytique présentant le PSE. La stratégie met l’accent sur « la création de richesses et d’emplois, le renforcement de la gouvernance, le développement des secteurs stratégiques ayant des impacts significatifs sur l’amélioration du bien-être des populations particulièrement travers la protection des groupes vulnérables et la garantie de l’accès aux services essentiels. »
La solidité de ce plan vient du fait que le gouvernement sénégalais a d’abord pensé à la mobilisation de fonds propres avec une contribution de l’État de 4 804,6 milliards de FCFA (66% des financements acquis d’un montant de 7 3266 milliards de FCFA) dont 1 296 milliards de FCFA de recettes additionnelles générées par la croissance à la faveur de la mise en œuvre des projets du PAP. La mise de départ des PTF était de 2 056 milliards de FCFA (28%) et celle du Privé de 463 milliards de FCFA (06%).
L’ambition de l’État sénégalais est de favoriser une croissance économique passant de 3-4% à 7-8% dans dix ans, à partir du lancement du PSE et faire porter cette croissance par quatre nouveaux moteurs (agriculture et agroalimentaire, habitat, mines, tourisme) en lieu et place des services (télécoms, services financiers, etc.) qui en assuraient 70% faire passer les emplois formels de 250000 à 600 000 (10% en dix ans) et le PIB par tête de 1000 USD à 1500 USD.
Aujourd’hui, cinq ans après le lancement du PSE, le degré de réalisation de cet ambitieux programme de développement se mesure dans sa capacité à tenir ses plus grandes promesses, comme la création, dans les secteurs productifs et rémunérateurs, de 100 000 à 150 000 opportunités d’emplois chaque année à travers le lancement d’une dynamique pérenne de construction de logements sociaux répondant à la demande (entre 10.000 à 15.000/an). Tout cela, dans le but de faire du Sénégal, un hub logistique industriel régional. En cela, la Zone Économique Spéciale de Diamniadio est devenue, pour les observateurs étrangers, avec des activités productrices de revenus (industrie, artisanat, confection, équipements, infrastructures, etc.), l’aune à laquelle on mesure la réussite du PSE.